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Rétrospective de la bourse en 2013 Pour la première fois, le TUNINDEX baisse trois années de suite
Tunisie - Bourse 09.01.2014
Trois années de baisses
En 2013, l’indice de référence de la bourse de Tunis inscrit une baisse de 4,33% à 4381,32 points contre 4579,85 points fin 2012.
Jamais le TUNINDEX, n’a cumulé depuis son lancement en 1997, trois années de baisses consécutives. En trois ans, l’indice a fondu de 14,3% passant de 5112,52 points fin 2010 à 4381,32 points au 31/12/2013.
En dépit de ce record de baisse en termes de nombre d’années, la perte de l’indice était moins importante que celle réalisée sur les deux années 2001 et 2002. Durant cette période le TUNINDEX a cumulé une régression de 22,42% en deux ans seulement.
Le repli de la bourse en 2001 et 2002 était relativement déconnecté de la situation économique et sécuritaire du pays mais imputé essentiellement à l’éclatement de la bulle spéculative du marché provoqué par un désengagement massif des étrangers avant et après les évènements du 11 septembre 2001. Cette baisse du marché a impliqué des rachats massifs des SICAV mixtes entrainant le marché dans un cercle vicieux jusqu’à la fin de l’année 2002.
A l’opposé, la régression du marché durant ces trois dernières années a été plutôt rattachée à la situation politique, économique, sociale et particulièrement sécuritaire du pays.
En effet la bourse de Tunis a payé cash en 2011 ; 2012 et 2013, le prix de la montée du terrorisme et des assassinats politiques, l’instabilité politique, du flou qui entoure toujours le processus de sa transition vers la démocratie, de l’échec de l’ANC à élaborer la loi fondamentale et à définir une feuille de route claire et consensuelle sur les prochaines échéances politiques.
L’attentisme pesant qui perdure, a enfoncé, lentement, le pays dans une crise sans précédent et affaibli par conséquent la confiance des investisseurs.
Le virement des indicateurs macroéconomiques dans le rouge n’a pas manqué aux principales agences de notation de dégrader la note de la dette souveraine en monnaie étrangère à plusieurs reprises courant 2013. Le 16 août 2013, l’agence de notation Standard & Poor’s n’a pas hésité à classer la Tunisie dans la catégorie des pays très spéculatif. Le 19/12/2013 l’agence de notation S & P a affirmé la note souveraine de crédit à long terme de la Tunisie à «B » et la retire par la suite à la demande du gouvernement tunisien.
Evolution au rythme de
l’actualité Sécuritaire, politique et économique
L’indice de référence générale de la bourse de Tunis a bien démarré l’année prenant jusqu’à 3,37% le 1er février, avant de chuter le 06 février, en réponse à l’assassinat de Chokri Belaid. En date du 6 février 2013, le TUNIDEX a chuté en une journée de 3,7%.
Après la démission de l’ancien président du gouvernement Mr Hamadi Jebali suite à son échec de constituer un gouvernement de technocrates et l’approbation par l’ANC du gouvernement d’Ali Larayedh le 13 mars 2013, constitué par des personnalités indépendantes à la tête des ministères souverains, un vent d’optimisme a soufflé sur la bourse de Tunis qui reprend des couleurs dans le vert et atteint le 22 mars 2013 : 4764,85 points, soit un niveau proche de celui atteint à la veille du 6 février.
Toutefois, le TUNINDEX replonge dans le rouge fin Mars 2013, sous la détérioration des équilibres de la balance de paiements, le tarissement des réserves en devises et la persistance de l’inflation.
Le 7 mai 2013, la bourse de Tunis amorce une rechute au lendemain de l’explosion d’une quatrième mine antipersonnel à Jebel Chaâmbi, dans le gouvernorat de Kasserine, faisant trois blessés parmi les militaires, dont deux grièvement. Malgré les tentatives de rebond du marché durant l’été 2013, où le marché arrive a cumulé jusqu’au 24 juillet 2013 un rendement positif depuis le début d’année de 1,39%, la bourse de Tunis replonge dans le rouge, après l’assassinat de Mohamed Brahmi le 25 juillet, et quatre jours plus tard de huit soldats lors d’une embuscade à Jebal Chaâmbi. Au mois d’octobre, le terrorisme s’attaque à la garde nationale provoquant entre le 17 et le 23 octobre le décès de 9 agents. Malmenée la bourse de Tunis termine l’année sous les menaces d’actes de terrorisme pour le jour de l’an clôturant une année funeste avec une baisse de son indice phare de 4,33%.
Fortes Dégradations des
indicateurs macro-économiques en 2013
La dégradation des indicateurs économiques du pays notamment l’amplification du déficit courant qui aurait atteint 8,1% fin 2012 et l’assèchement de la liquidité bancaire ont exhorté les experts économiques ainsi que le gouverneur de la BCT à tirer la sonnette d’alarme. La banque des banques décide d’augmenter le taux directeur de 3,75 à 4,00% en Mars 2013 et de limiter les crédits à la consommation moyennant des contraintes plus restrictives en termes de réserves obligatoires.
Rendement par valeur et
par secteur
A l’exception des indices de l’assurance (dopé par TUNIS RE et STAR) et l’indice Agro-alimentaires (dopé par la SFBT), tous les autres indices sectoriels terminent dans le rouge dans la ligne d’une balance de variations nettement penchée du côté des baisses, avec 47 régressions sur l’année contre seulement 20 progressions et 4 valeurs inchangées dont trois pour non démarrage de cotation.
Le titre ELECTROSTAR a subi une correction sévère enregistrant la plus forte dégradation de l’année.
A l’opposé, HEXABYTE et SERVICOM se distinguent par la réalisation d’une performance respectivement de 60,29 et 59,29% dans un marché morose.
Enfin, à noter que quelques grandes capi ont pu terminer l’année avec des rendements positifs à l’instar de la SFBT, ATTIJRI BANK et BH.
Capitalisation Boursière
Malgré une baisse quasi-générale,
la Bourse de Tunis termine l’année 2013 avec une Capitalisation Boursière en
hausse de 2,3% à 14 093 MDT grâce à un effet volume.
La capitalisation boursière du marché a augmenté (sous l’effet de nouvelles admissions et de levées de capitaux des sociétés cotées) de 2,3% soit moins que la hausse estimée du PIB nominal en 2013, ce qui a ramené le poids de la CB de 19,5% en 2012 à 18,6% en 2013.
Toutefois, la part des étrangers dans la CB a enregistré une reprise de 1,6 points de pourcentage passant de 20,5% en 2012 à 22,1% en 2013 (novembre 2013) soit mieux que le niveau réalisé à la fin de l’année 2009.
Capitalisation
Boursière : effet volume & effet prix
L’année 2013 a été marquée par la levée de fonds sous forme d’augmentation de capital en numéraire par sept sociétés cotées pour un montant global de 139,6 MDT dont la plus importante a été réalisée par CARTHAGE CEMENT pour une levée de 80,1 MDT.
Par ailleurs l’augmentation de capital réalisée par SOUVER ouverte au public du 5 au 19 décembre 2013, n’impactera positivement la CB qu’en 2014, à la date d’admission des nouvelles souscrites.
De même, et dans le sens opposé, ATL, SITS et UBCI ont réalisé des augmentations de capital fin 2012, dont l’admission des nouvelles souscrites a été réalisée en 2013. Ainsi l’effet volume suite aux augmentations de capital des sociétés cotées sur la capitalisation boursière s’élève à 197,6 MDT
L’année 2013 a enregistré un record en termes d’introduction en bourse par la procédure d’Offre à Prix Ferme avec 12 admissions dont 5 sur le marché alternatif et 7 sur le marché principal, générant une CB additionnelle de 1 197,27 MDT.
Les nouvelles introductions en bourse ont généré des placements de fonds de 387,18 MDT dont 269,38 MDT sous forme de cessions de titres et 117,80 MDT sous forme d’augmentation de capital en numéraires.
Au total, les sociétés cotées et les nouvelles introduites ont levé sur le marché sous forme d’augmentation de fonds propres 257,36 MDT (139,56 MDT par les sociétés déjà cotées et 117,8 par les nouvelles introduites).
En résumé, la capitalisation boursière du marché a augmenté en 2013 de 313 MDT. Toutefois et compte non tenu de l’effet volume, elle a chuté de 1 082 MDT soit de 7,9% (toute chose étant égale par ailleurs).
Capitaux échangés
Les capitaux échangés en 2013 ont atteint 1533,83 MDT en baisse de 26,2% par rapport à 2012.
Le volume des transactions sur titre de capital a atteint 1457,25 MDT en baisse également de 25% par rapport à 2012.
Le marché obligataire demeure très peu liquide et ne représente que 5% du volume global de la cote contre 6,5% en 2012 et 6,3% en 2011.
Capitaux échangés par
valeur
Carthage Cement se positionne en tête du podium avec une enveloppe de 129 MDT de capitaux échangés devançant ONE TECH ainsi que SOMOCER.
La STAR a pu se positionner au 5ème rang suite aux acquisitions réalisées sur le marché par le Consortium Tuniso-Koweitien de Développement –CTKD- qui a franchi à la hausse au mois de novembre 2013 le seuil de 5% dans le capital du leader de l’assurance en Tunisie.
La CTKD a franchi également à la hausse le seuil de 5% dans le capital de ONE TECH au cours du mois de novembre 2013.
Note élaborée par Hadidane Moez
Asset Manager
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