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BCE : L'année 2014 peut être celle de l’espoir
Tunisie - Économie & Politique 03.01.2014
Dans une interview accordée, le soir du jeudi 2 janvier 2014, à la
chaîne Tounesna, Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounes, a essayé de
dresser un bilan de l’année 2013 tout en évoquant les perspectives de l’année
2014 qui commence et qui "peut être celle de l’espoir", selon
ses dires.
Pour BCE, 2013 a été l’année de toutes les erreurs et de tous les malheurs. Une
situation sécuritaire des plus fragiles avec deux assassinats politiques, la
recrudescence inquiétante du terrorisme qui a fait de nombreuses victimes, la
prolifération des milices des ligues dites de protection de la révolution, une
situation économique catastrophique, deux gouvernements qui ont échoué et un
marasme politique, sauvé in-extremis grâce au démarrage du dialogue national
qui a abouti à la désignation d’un nouveau chef du gouvernement.
Le leader de Nidaa Tounes estime que des erreurs monumentales ont conduit à
l’émergence de cette situation alarmante. Tout d’abord, la prise du pouvoir par
Ennahdha qui n’était pas préparé à gouverner. « On ne dirige pas un pays
par des personnes qui surenchérissent par le nombre d’années passées en prison.
C’est faux comme argument dans le sens où la prison ne forme pas de compétences
pour diriger et gérer un Etat et un pays », a-t-il dit en substance.
Ensuite, il reproche à l’Assemblée nationale constituante d’avoir été et d’être
une partie du problème et non de la solution puisque, jusqu’à présent, elle n’a
accompli aucune des missions pour lesquelles elle a vu le jour sans parler de
la situation d’illégitimité dans laquelle elle se trouve, depuis le 23 octobre
2012, selon ses propres termes.
Concernant la situation économique, il se défend d’avoir laissé un mauvais legs
au gouvernement de la Troïka. Par contre, cette dernière est en train de
laisser un héritage miné par l’adoption du budget et de la loi de Finances
2014, assortie de cette création du fonds de la dignité.
Et à ce propos, BCE, a surpris par sa position contre le principe même de la
justice transitionnelle qui, d’après lui, va se transformer en règlements de
comptes sans oublier qu’il ne représente aucunement une des priorités qui sont,
pourtant nombreuses, en l’occurrence, le pouvoir d’achat, la pauvreté, le
développement des zones défavorisées, l’emploi, etc.
Quant à la demande des comptes aux responsables de l’ancien régime, cela doit
se faire, selon BCE, à titre individuel et au cas par cas par une magistrature
indépendante. Il est impensable d’ouvrir tous les dossiers de la période du 1er
juin 1955 jusqu’à nos jours. Et puis, pourquoi le choix de cette date qui est
celle du retour de Bourguiba à la patrie après les années d’emprisonnement et
d’exil, s’est–il interrogé ?
Après avoir passé en revue l’échec des deux gouvernements de la Troïka et leur
laxisme ayant encouragé l’émergence du phénomène du terrorisme, Béji Caïd
Essebsi a estimé que Mehdi Jomâa a été choisi par le dialogue national et ne
suscite pas d’opposition de qui que ce soit. Il sera jugé et évalué selon la
conformité de son action avec les dispositions de la feuille de route, tout en
se prononçant contre la reconduction d’aucun membre de l’actuelle équipe
gouvernementale d’Ali Laârayedh. « Je n’ai rien contre Lotfi Ben Jeddou,
que je ne connais pas, mais je suis pour un gouvernement composé de
personnalités nouvelles, compétentes et indépendantes », a-t-il précisé.
D’autre part, BCE n’a pas raté l’occasion de fustiger le Livre noir édité par
la présidence de la République avant d’indiquer qu’il faut trouver une formule
écartant l’actuel président de la République, Moncef Marzouki, qui n’est pas
élu et qui fait partie intégrante du pouvoir exécutif.
Interrogé, enfin, sur la situation à Nidaa Tounes et la crise dans laquelle il
se débat suite à la cascade de démissions en son sein, BCE estime qu’il s’agit
de fait ordinaires surtout si l’on sait que la plupart des démissionnaires sont
des personnalités venues d’autres partis, qui ne s’y sentaient pas bien et qui
ne se sont pas bien sentis à Nidaa.
M. Caïd Essebsi ajoute que dix démissions dans un parti qui compte,
actuellement, 85 mille adhérents et plus de deux cents représentations à
travers tout le pays ainsi que 27 coordinations dans des pays étrangers (Europe
et Amérique), ce n’est pas trop significatif. Il a eu un mot, également,
concernant son fils Hafedh Caïd Essebsi qu’il considère comme étant un militant
et un dirigeant comme les autres. « Ce n’est pas parce qu’il est mon fils
que je dois l’empêcher d’appartenir à Nidaa », s’est-il écrié.
Pour finir, il a parlé des éventuelles alliances futures en prévision des
prochaines élections, affirmant que toutes les probabilités demeurent possibles
et que sa candidature à la présidence de la République, dont l’annonce avait un
aspect tactique aussi, sera maintenue ou non en fonction de l’évolution de la
conjoncture et du paysage politique au moment du scrutin.
Source : BN
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