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Loi de finance 2014 (A télécharger)
Tunisie - Finance 30.12.2013
Malgré les critiques et les altercations, les 123 députés présents, aujourd’hui, lundi 30 décembre 2013, lors d’une séance plénière tenue à l’Assemblée nationale constituante, ont adopté la Loi de finances 2014.
Cette loi a été adoptée avec 99 voix pour, 10 contre et 14 abstentions.
En effet, le projet de la Loi de finances 2014 a suscité un vif débat. Un bras
de fer a été engagé entre le ministre des Finances, Elyes Fakhfakh, le Chef du
gouvernement, Ali Laarayedh, les députés de la troïka et ceux de l’opposition.
A titre d’exemple, les articles à caractère fiscal ont créé une grande
polémique. Le ministre de Finances, Elyes Fakhfakh, a indiqué que le régime
forfaitaire constitue une grande défaillance pour les recettes fiscales,
soulignant que les forfaitaires qui représentent plus de 60% des contribuables
(environ 385 mille personnes) ne paient que 0,2% de la totalité des recettes
fiscales, soit environ 23 millions de dinars.
Par ailleurs, les propositions de certains députés ont été rejetées. Une
proposition relative au report de l’application de nouvelles mesures fiscales
relatives aux entreprises offshore a été rejetée. Cette mesure figure dans la
loi de Finances pour 2014 et le Code de l’investissement.
Les députés ont, aussi, adopté l'article 17, portant sur les mesures visant le
renforcement des assises financières des banques publiques (STB, BNA et BH),
après l'introduction des amendements proposés par la Commission de Finances, de
la planification et du développement à l'ANC. Cet article se présente, après
modifications, comme suit : « Le ministre des Finances, agissant au nom de
l'Etat, est autorisé à souscrire à l'augmentation du capital des banques
publiques, en cas de besoin, dans les limites de 500 millions de dinars. Ce
montant sera réparti entre les banques publiques concernées, en vertu d'une loi
devant être promulguée par l'ANC». Ce budget est loin d’avoir fait consensus au
sein des élus de l’ANC de même qu’au niveau de la majorité gouvernementale.
Si Habib Khedher (Ennahdha) estime que le gouvernement a relativement réussi
l'élaboration du projet de budget de même que sa consœur Sana Mersni (Ennahdha)
qui juge que le gouvernement a pris de lourdes responsabilités que d'autres ont
refusé en cette phase difficile ou encore Jamel Touir (Ettakatol) qui souligne
la dimension sociale du projet de loi de finances, plusieurs députés de la
Troïka ont, au contraire, ouvertement critiqué ce dernier. Les élus Mokhtar
Nammouchi et Zohra Smida (Ennahdha) ont, ainsi, dénoncé la démarche adoptée
dans l'élaboration du budget de l'Etat qui exclu les régions selon eux.
De son côté, Béchir Nefzi (CPR) a appelé à soulager les charges qui pèsent sur
le citoyen, rejetant les taxes qui seront prélevées sur les véhicules 4 chevaux
dans le cadre de la levée des subventions sur les hydrocarbures.
L’opposition a, quant à elle, été unanime dans son rejet de la présente loi de
finances. L'élue Samira Merai (Afek Tounes) a remarqué que le projet de loi de
finances institue de nouvelles charges fiscales alors qu'il ne comprend pas de
nouveaux projets de développement et n'apporte pas de solutions au chômage.
Il est à noter qu’après la ratification de la loi, le Chef du gouvernement, Ali
Laarayedh, a déclaré que le gouvernement accepte les critiques, mais « ces
dernières deviennent, parfois, offenses contre le gouvernement ».
Source : Investir En Tunisie
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