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Le conseil décide d'augmenter le taux d'intérêt directeur de la BCT à 4.5% et la réduction du taux de la réserve obligatoire des banques à 1%
Tunisie - Économie 26.12.2013
Le Conseil de la BCT a passé en
revue le 25 décembre 2013, au début de ses travaux, les principaux faits
marquants de la conjoncture économique internationale, puis a procédé à
l’analyse des évolutions récentes et des indicateurs économiques, financiers et
monétaires à l’échelle nationale.
Sur le plan
international, les derniers indicateurs économiques conjoncturels font état
d’un affermissement relatif du rythme de l’activité dans les pays avancés au
cours du dernier trimestre de l’année en cours, avec la persistance, toutefois,
de certains risques, outre le ralentissement économique observé dans les pays
émergents ayant constitué, au cours des années passées, la locomotive de la
croissance mondiale.
Concernant
l’économie nationale, et lors de l’examen de l’activité des principaux secteurs
économiques, le Conseil a relevé une décélération du rythme de la production
industrielle où la hausse de l’indice général de la production s’est limitée,
au mois d’août 2013, à 0,3% en glissement annuel, contre 4,2% une année
auparavant, suite notamment à une contraction de la production
non-manufacturière.
En revanche, le
Conseil a souligné l’évolution positive des exportations, à la fois, des
industries du textile, habillement, cuir et chaussures, et des industries
mécaniques et électriques, outre la reprise des importations des matières
premières et demi-produits. Par ailleurs et concernant les services, le Conseil
a constaté un repli des indicateurs touristiques au mois de novembre 2013,
parallèlement à l’activité du transport aérien.
S’agissant de l’inflation,
le Conseil a souligné la stabilité de l’évolution de l’indice général des prix
à la consommation pour le troisième mois consécutif, au niveau de 5,8%, en
glissement annuel, au mois de novembre 2013, portant le taux d’inflation moyen
à 6,1% durant les onze premiers mois de 2013, contre 5,5% au cours de la même
période de l’an passé.
Du côté de
l’inflation de base, (c.à.d. hors prix des produits encadrés et frais), ce taux
a enregistré une baisse relative de son rythme d’accroissement pour s’établir à
6,7% en glissement annuel en novembre 2013 contre 6,9% en octobre.
A ce titre, le
Conseil considère que les niveaux actuels des prix constituent l’un des
principaux facteurs de tension sur les équilibres financiers, étant signalé que
certains indicateurs signalent le risque d’une poursuite des pressions
inflationnistes au cours des prochains mois.
Lors de l’examen
des statistiques relatives au secteur extérieur, le Conseil a exprimé sa
préoccupation concernant les pressions continues sur l’équilibre des paiements
courants, ce qui a porté le déficit courant à 7,1% du PIB au cours des onze
premiers mois de l’année en cours contre 7,6% un an plus tôt, et ce, en
relation avec la persistance du déficit commercial à un niveau élevé,
avoisinant 958 MTD par mois, en dépit d’une baisse de 1,5% enregistrée par
rapport à la même période de 2012.
Cependant, les
répercussions de ce déficit sur les réserves en devises ont été atténuées par
le recours à la mobilisation de ressources extérieures conjuguée à l’amélioration
des flux des investissements directs étrangers sur la période de 12,5%, ce qui
a porté les avoirs nets en devises à près de 11.736 MTD ou l’équivalent de 108
jours d’importation en date du 24 décembre 2013, contre 11.324 MDT et 103 jours
au terme du mois de septembre dernier.
Pour ce qui est de
l’évolution des indicateurs monétaires, le Conseil a noté l’accroissement des
besoins en liquidités des banques au cours du mois de décembre 2013. En
conséquence et en vue d’atténuer les tensions sur le marché monétaire, la
Banque Centrale a procédé à des opérations de refinancement sur ce marché qui
ont atteint un volume global de 4.793 MTD, en moyenne quotidienne, contre 4.537
MTD au mois de novembre dernier. Corrélativement à l’évolution de la liquidité bancaire,
le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire a atteint 4,74% depuis le début
de décembre contre 4,75% le mois précédent. A l’examen des derniers indicateurs
d’activité du secteur bancaire au cours des onze premiers mois de l’année en
cours, le Conseil a signalé que l’encours des dépôts a repris son rythme
d’évolution enregistré au cours de la même période de 2012 (6,3% contre 6%).
Néanmoins, la
décélération du rythme des concours à l’économie s’est poursuivie par rapport à
la même période de l’année précédente (6% contre 8,1%).
Pour ce qui est de
l’évolution du taux de change, et parallèlement à l’apparition des signes de
détente de la situation politique sur le plan national et d’une meilleure
conduite des opérations sur le marché de change interbancaire, le dinar a
enregistré une hausse de sa valeur depuis le début du mois courant, de 0,5% et
1,2% vis-à-vis de l’euro et du dollar, respectivement.
Cette amélioration
relative ne saurait, toutefois, occulter la poursuite des pressions sur le marché
des changes domestique.
A la lumière de ces
évolutions, le Conseil a conclu que la poursuite des évolutions enregistrées
depuis plusieurs mois, aussi bien au niveau de la balance des payements qu’au
niveau de l’inflation ou du taux de change, exerce des pressions accrues sur
les secteurs de production et sur les équilibres financiers tant internes
qu’externes, ce qui exige, l’adoption des mesures urgentes nécessaires afin
d’en circonscrire les effets d’une part, et d’accélérer le rythme des réformes
structurelles, économiques, financières et institutionnelles indispensables,
d’autre part.
Au vu de la
situation du marché monétaire et de la nécessité de sa régulation, et eu égard
aux impératifs de surveillance des équilibres financiers d’une part et de la
poursuite de l’effort du financement adéquat de l’activité économique, le
Conseil a décidé :
- De procéder à un
ajustement technique des taux d’intervention de la B.C.T sur le marché
monétaire par l’augmentation du taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale
de 50 points de base, pour le porter de 4% à 4,5%, et le resserrement du
corridor de ces taux en adoptant des marges symétriques de 25 points de base
pour les facilités de dépôt et de prêt *.
- - De réduire le
taux de la réserve obligatoire des banques auprès de la Banque Centrale, de 2%
à 1% **.
De même, le Conseil
a pris connaissance de l’augmentation du taux minimum de rémunération de
l’épargne à 3,25% et de l’adoption de l’instrument de swap de change parmi les
outils d’intervention de la Banque Centrale pour réguler le marché monétaire.
Il a été également
avisé de la circulaire aux établissements de crédit à paraitre concernant le
renforcement des exigences de couverture des risques de crédit par les
provisions.
*cet ajustement
technique n’ayant pas d’impact sur le TMM ; taux de référence pour les taux
débiteurs des banques.
**cette réduction,
outre le fait qu’elle fournit plus de liquidités aux banques, permet de mieux
rationaliser l’intervention de la B.C.T sur le marché monétaire.
(Communiqué BCT)