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BH, BNA, STB : Les Tunisiens payeront pour les Trabelsi
Tunisie - Finance 23.12.2013
«40% de l'économie tunisienne dépend des trois banques
publiques, à savoir la Banque de l’Habitat (BH), la Société Tunisienne de
Banque (STB), la Banque Nationale Agricole (BNA)». C’est ce qu’a affirmé l'élue
Lobna Jribi, lors de la séance plénière tenue ce samedi 21 décembre, à
l'Assemblée Nationale constituante (ANC).
En d’autres termes, la Tunisie ne pourra pas se permettre que
de tels piliers de l’économie nationale soient ébranlés. En clair :
l’Etat, (et donc la collectivité nationale), sera amené à payer, d’une manière
ou d’une autre, les créances irrécouvrables que ces banques ont accumulées pour
financer notamment les proches du régime déchu. Et ce, alors même que la
Tunisie peine à récupérer ne serait ce qu’une infime partie de l’argent volé
par les Ben Ali-Trabelsi, dans un contexte où la justice transitionnelle n’a
pas vraiment suivi son cours.
Il y a donc de fortes chances que ce soit le contribuable
tunisien, le citoyen moyen, qui paye l’ardoise. A moins de prendre le risque
d’empirer une situation économique déjà bien compliquée.
Pour sa part, Lobna Jribi, députée d’Ettakatol, et rapporteur
de la commission des finances, a souligné que «l’Etat doit jouer son rôle de
régulateur». D’autant plus que selon elle, «dans la prochaine étape, il sera
question de déterminer le modèle de développement. Or ces banques publiques
seront amenées à prendre part dans le processus de dynamisation économique».
Mme Jribi précise ainsi que «le meilleur choix serait donc de rationnaliser
l’injection des capitaux, et de démarrer d’urgence les réformes structurelles
au sein de ces banques». Pour ce faire, l’élue a préconisé, à la tribune de
l’ANC, qu’un «consortium financier gère la participation de l’Etat dans ces
institutions bancaires».
De son côté, le ministre des finances, Elyes Fakhfakh a
affirmé en ce même jour à l'ANC, que «les opérations d'audit de la STB et la BH
touchent à leur fin», indiquant que «le rapport sera présenté au gouvernement à
la fin de 2013, pour que les programme stratégiques de leur développement
soient prêts au mois de février 2014». Le ministre a précisé que «la
recapitalisation des banques publiques, dans le cadre de la loi de finances
complémentaire pour 2013, nécessite un montant de 400 millions de dinars».
Le problème ? Selon des sources citées par «Maghreb Confidentiel», la Banque mondiale et le Fond Monétaire International (FMI) sont à couteaux tirés avec la Banque Centrale de Tunisie (BCT), au sujet de ces créances irrécouvrables qui font peser de sérieux risques sur le secteur bancaire, et par delà, sur la reprise économique fortement hypothéquée. Mais si la BCT évalue officiellement ces créances à 6 milliards de dollars, les experts internationaux l’estiment à 10 milliards.