Après trois années de détérioration continue, le taux de change du dinar a enregistré une légère amélioration par rapport aux devises étrangères, passant de 2,3 à 2,25 euros, a indiqué, samedi soir, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Chedli Ayari, expliquant cette amélioration par la désignation, samedi 14 décembre, d’un nouveau chef du gouvernement.

M. Ayari, qui répondait aux questions des membres de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) sur la loi de finances complémentaire, a fait savoir que tous les indicateurs montrent que le taux de change du dinar va continuer à s'améliorer au cours des prochains mois.

«En 2013, il a fallu gérer la rareté des devises, induite par l'accroissement des besoins face à la régression des exportations et au fléchissement des crédits externes», a expliqué M. Ayari.

Plusieurs mesures ont été prises par la BCT pour faire face à la dépréciation du dinar, dont, notamment, l'obligation faite aux exportateurs de recourir à leur propre réserve en devises et non à la BCT pour financer leurs importations.

Les sociétés publiques, pour leur part, vont devoir recourir à une seule banque pour s'approvisionner en devises, en vue de financer leurs opérations d'importation.

La BCT continuera, par ailleurs, à réguler le taux de change, en optant pour l'achat du dinar, chaque fois que cela est nécessaire afin d’en limiter la dépréciation. Cette opération a coûté à la BCT, en 2013, quelque 2 milliards de dinars.

M. Ayari a fait savoir, également, que les réserves en devises sont estimés, actuellement, à 109 jours (le seuil critique étant de 90 jours).

Ce solde qualifié de «confortable», a été assuré, surtout, grâce à un dépôt d'un montant de 500 millions de dollars par une banque commerciale qatarie auprès de la BCT.

Le gouverneur de la BCT a appelé les autorités à faire face au marché parallèle de devises, généralement implanté dans les régions frontalières, notamment à Ben Guerdane, sur la frontière libyenne.