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"Le risque d'atterrissage brutal de l'économie chinoise n'est pas à écarter, avec un lourd impact pour les pays riches"
Chine - Economie 18.12.2013
Directeur de la recherche de Société
générale Cross Asset Research, Patrick
Legland est
prudent sur les marchés d'actions chinois, bridés par des multiples de
valorisation encore élevés et un ralentissement structurel de la croissance,
lié à la nécessaire diminution des dépenses publiques. Selon lui, si le
ralentissement de l'économie devait être brutal, son impact déflationniste
pourrait lourdement affecter la croissance mondiale.
Capital.fr
: Le train de réformes récemment lancé par Pékin constitue-t-il un tournant ?
Patrick
Legland : Les
réformes vont dans le bon sens, car elles vont favoriser la libéralisation et
l'ouverture de la Chine. Reste que l'endettement du pays constitue un problème
structurel. Depuis dix ans, la consommation des ménages a progressé au rythme
moyen de 3%. Pour atteindre 7% de croissance annuelle du produit intérieur
brut, Pékin a mis en œuvre des investissements publics massifs, mais pas
rentables, ce qui a généré des créances douteuses. En une décennie, la moitié
du PIB a été investi en dépenses publiques. La dette de l'Etat et des
collectivités locales a ainsi explosé, pour dépasser 100% du PIB. L'envolée de
l'endettement et la diminution des besoins rendent insoutenable le niveau
actuel des dépenses publiques. D'où un nécessaire ralentissement de la
croissance économique du pays. Cependant, l'Histoire a montré qu'il était
impossible de réduire une telle dette sans heurts.