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La BCT révise à la baisse les perspectives de croissance pour 2015
Tunisie - Économie 04.02.2015

Le
Conseil a passé en revue, au début de ses travaux, les évolutions récentes de
la conjoncture économique internationale et en particulier les prévisions de
croissance de l’économie mondiale actualisées par la Banque Mondiale et le FMI
dans leurs rapports respectifs sur les perspectives économiques dans le monde,
parus en janvier dernier.
Ces
deux institutions ont signalé une légère amélioration attendue de la situation
de l’économie mondiale en 2015, malgré la persistance de risques inhérents à la
divergence des trajectoires de l’activité économique entre les principales
zones dans le monde et ce, en raison de la morosité affectant les économies de
la Zone Euro et de certains pays émergents, outre les pays exportateurs de
pétrole qui pourraient être affectés par la chute des prix de ce produit.
A
l’échelle nationale, le Conseil a noté le succès des autorités tunisiennes dans
l’achèvement de l’émission d’un emprunt obligataire, portant sur un montant de
1 milliard de dollars pour une durée de dix ans (2015-2025), ce qui permettrait
de couvrir une bonne partie des besoins financiers du Budget de l’Etat, au
titre de l’année courante, et de consolider les réserves en devises de la
Banque Centrale, tout en saluant le regain de confiance des marchés financiers
internationaux dans le pays surtout avec l’embellie des perspectives de la
notation financière de la Tunisie auprès des agences internationales concernées
et ce, en rapport avec la détente de la situation politique dans le pays, ce
qui devrait renforcer à l’avenir sa capacité à mobiliser les ressources
financières extérieures nécessaires au financement de l’économie.
Le
Conseil a également pris connaissance des dernières actualisations du taux de
croissance économique pour l’ensemble de l’année 2014, qui a été légèrement
révisé, au cours du mois précédent, de 2,4% à 2,5%, sachant que le taux de
croissance prévu pour l’année 2015 devrait se limiter à 3%, soit un taux qui
demeure modeste compte tenu de l’importance des défis en matière de relance de
l’investissement et de l’emploi.
Sur
le plan sectoriel, le Conseil a constaté la poursuite du ralentissement de
l’évolution de l’indice général de la production industrielle, au cours des dix
premiers mois de l’année 2014 (+0,3% contre 2,1% au cours de la même période de
l’année précédente), en rapport avec la baisse de la production
non-manufacturière d’une part, et le ralentissement de la production
manufacturière d’autre part.
En
revanche, une hausse des exportations a été enregistrée dans les principaux
secteurs orientés à l’export, au cours du mois décembre, surtout pour les
industries mécaniques et électriques et les industries des textiles,
habillement, cuir et chaussures, parallèlement à une reprise des importations
des matières premières et demi-produits et à une accélération du rythme des
importations des biens d’équipement, ce qui augure de perspectives positives de
croissance dans l’avenir.
Toutefois,
le Conseil a exprimé ses inquiétudes concernant la situation du secteur des
services qui a vu ses principaux indicateurs d’activité poursuivre leur repli
en décembre dernier, surtout dans les secteurs du tourisme et du transport
aérien.
Pour
ce qui est du secteur extérieur, le Conseil a signalé la persistance de
l’évolution négative, illustrée par l’accroissement du déficit courant en 2014
par rapport à l’année 2013, qui s’est élevé à 7.385 MDT où l’équivalent de 8,9%
du PIB, contre 6.302 MDT et 8,3% en 2013. En particulier, le Conseil a examiné
de près le dérapage continu du déficit commercial qui a atteint un niveau
record (13,6 milliards de dinars), alors
qu’il n’a pu être couvert par l’excèdent de la balance des services qu’à
hauteur d’environ 23%.
Néanmoins,
et malgré ces évolutions, le niveau des réserves nettes en devises a été
consolidé, atteignant 15.055 MDT où l’équivalent de 129 jours d’importation, à
fin janvier 2015, contre 112 jours au terme de l’année dernière, et ce, grâce à
l’intensification des efforts de mobilisation des financements extérieurs, où
les entrées nettes de capitaux étrangers se sont élevées à 9 milliards de
dinars au cours de l’année 2014.
S’agissant
de l’évolution des prix, le Conseil a relevé une tendance positive reflétée par
le ralentissement continue de l’évolution de l’indice des prix à la
consommation, depuis le début du mois de juillet dernier, pour atteindre 5% en
glissement annuel, en décembre 2014. En conséquence, le taux d’inflation a
enregistré une baisse sensible durant toute l’année 2014, soit 5,5% en moyenne
annuelle, contre 6,1% en 2013. Cette tendance a concerné aussi bien, les prix
des produits libres, que ceux des produits encadrés.
Lors
de l’analyse des récentes évolutions de l’activité du secteur bancaire, le
Conseil a relevé une amélioration de l’évolution des dépôts au cours de l’année
2014 (8,2% contre 7,4%), en relation surtout avec la consolidation des dépôts à
vue. De leur côté, les concours à l’économie ont enregistré, également, la même
tendance, au cours de la même période (9,4% contre 6,8%), suite notamment, à
l’évolution accélérée des crédits à court terme avec un taux de 18,3%, soit le
rythme le plus élevé depuis quatre ans.
Au
niveau monétaire, le Conseil a noté une poursuite de la tendance à la baisse
des besoins de liquidité des banques, au cours du mois de janvier 2015, où les
opérations de politique monétaire de la Banque Centrale se sont repliées pour
revenir à 3.418 MDT, en moyenne quotidienne, contre 4.352 MDT en décembre 2014.
Pour sa part, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire a connu une
quasi-stabilité, pour se situer à 4,89%, au terme du mois de janvier.
Quant
au taux de change, la parité du dinar a enregistré une appréciation de 3,3%
face à l’euro, contre une dépréciation de l’ordre de 4% vis-à-vis du dollar, le
29 janvier courant et par rapport à la fin de 2014, pour atteindre
respectivement, 2,1908 dinars et 1,9384 dinar.
A
la lumière de ces évolutions, le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux
d’intérêt directeur de la Banque Centrale.
Egalement,
le Conseil a été informé de la décision de la Banque Centrale relative à la
suppression de la réserve obligatoire au taux de 30% sur les crédits à la
consommation octroyés par les banques, et ce, en vue d’atténuer les pressions sur la liquidité bancaire.
Enfin,
le Conseil tient à souligner l’importance des défis qui s’imposent à l’économie
nationale et qui exigent de toutes les parties prenantes de valoriser le climat
politique propice à mettre en œuvre les
réformes structurelles nécessaires à l’impulsion de la croissance et de
l’emploi.
Ce
qui requiert, en outre, une maitrise des risques pesant sur les équilibres
financiers globaux dont, en premier lieu, l’équilibre du secteur extérieur, et
l’intensification des efforts visant la rationalisation de la consommation et de l’importation, le renforcement
des secteurs productifs et l’amélioration de leur compétitivité en leur fournissant
l’appui nécessaire à même d’assurer la reprise du rythme des exportations.
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