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Chedly Ayari appelle l'Europe à convertir une partie de la dette en investissements
Tunisie - Économie 24.12.2014
Après l’achèvement avec succès de la phase de transition
politique, l’Europe est appelée aujourd’hui à aider la Tunisie à réussir sa
transition économique. Parmi les gestes attendus par la Tunisie ; la garantie
des emprunts et la conversion de la dette en investissements. C’est ce qu’a
déclaré le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Chedly Ayari.
Dans une longue interview accordée au magazine « La Tribune »,
M. Ayari a ajouté que la Tunisie n’a pas été suffisamment appuyée durant trois
ans, contrairement à ce qui lui a été promis lors du G20 de juin 2011. «
L'Union européenne a été largement en deçà de ce que nous espérions. Si la
Tunisie devait absolument être ‘’sauvée’’, cela aurait dû se traduire par plus
de volontarisme de la part de l'Europe, notre premier partenaire », a-t-il dit.
Le gouverneur de la mère des banques en Tunisie a, en outre,
appelé l’Europe à plus d'engagement pour aider la Tunisie à renforcer sa
position financière extérieure, à travers, par exemple, la conversion en
investissement d'une partie de la dette dont l'encours, à fin 2014, s'élèverait
à environ 3,150 milliards de dinars, soit près de 14% de l'ensemble de la dette
extérieure de l'État. « Ce serait un geste fort! Que l'Europe nous permette de
mobiliser nos besoins en ressources extérieures sur le marché financier
international en garantissant nos futurs emprunts, comme l'ont déjà fait les
Japonais et les Américains », a-t-il indiqué, ajoutant qu’une prime d'assurance
de garantie ne coûte pas grand-chose dans notre cas, car depuis soixante ans,
jamais la Tunisie n'a demandé un seul jour de moratoire sur le paiement d'une
dette.
Chedly Ayari a ajouté que le succès de la transition
démocratique permettra d'attirer plus d'investisseurs étrangers. « Je pense que
nous aurons un nouveau gouvernement en janvier 2015…Il sera le premier de notre
histoire à être issu d'élections démocratiques…D'autres éléments contribueront,
sans doute, à stimuler l'investissement étranger : l'amélioration de l'aspect
sécuritaire, la stabilité du climat social et l'amendement du code des
investissements, sur lequel nous progressons et surtout la capacité de
rebondissement de l'économie tunisienne, après avoir montré jusqu'ici une forte
résilience aux divers chocs internes et externes auxquels elle a dû faire face
durant la période de transition démocratique ».
A une question sur les réformes urgentes, le gouverneur de la
BCT a cité : le partenariat public-privé, la recapitalisation des banques
publiques, le traitement des dettes, notamment du secteur touristique, la
réforme fiscale, ou encore la loi sur la concurrence, celle sur le régime des
faillites, celle du code des investissements... « Le prochain gouvernement
mettra en œuvre ces réformes car les deux partis majoritaires à l'Assemblée
sont réformistes et favorables au renforcement du rôle du secteur privé et d'un
partenariat fructueux entre les secteurs privé et public, tout en étant acquis
à l'économie de marché et à la coopération internationale. Et pour la première
fois, un gouvernement tunisien disposera d'une vision à moyen terme », a-t-il
en outre indiqué.
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