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Hakim Ben Hammouda : « Les dettes de la Tunisie passeront au double en 2017 et encore de nouvelles taxes attendues en 2015 »
Tunisie - Économie 22.10.2014
Le
ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda a accordé à
Africanmanager une interview exclusive dans laquelle il a parlé de la situation
économique du pays, qualifiée de « délicate et difficile ».
Il
a évoqué également l’endettement de la Tunisie, tirant la sonnette d’alarme sur
les risques qui pèseront sur le pays en 2017, année durant laquelle
l’endettement passera au double, selon ses dires.
Evoquant
la loi des finances 2015, le ministre nous a indiqué que cette loi va être
soumise au Chef du gouvernement le 24 octobre prochain, révélant, dans le même
contexte que de nouvelles taxes seront décidées dans le cadre de cette loi.
Interview:
Qu’est ce que vous
pensez de la situation économique actuelle du pays ?
La
situation économique est difficile voire délicate, mais nous essayons de la
gérer avec tous les membres du gouvernement.
Par
ailleurs, on a réussi jusque-là à maintenir les grands équilibres et à diminuer
le déficit public qui est aujourd’hui au dessus de 6% et que nous espérons
ramener au dessous de 5%.
Nous
travaillons dans un contexte délicat, difficile et de fin de transition mais
nous essayons de tenir le cap en nous basant essentiellement sur deux aspects,
la stabilisation macroéconomique (déficit courant et déficit public) et les
réformes bancaires et fiscales.
Comment vous allez
terminer l’année 2014 ?
Nous
maintenons le cap en dépit du retard qu’on a mis pour respecter nos engagements
notamment en matière de la loi sur le PPP (partenariat public privé) et la loi
sur la recapitalisation bancaire.
Nous
terminerons l’année tout en stabilisant la situation macro-économique et tout
en poursuivant les reformes.
Mehdi
jomâa a déclaré que la Tunisie a besoin de trois années de réformes
rigoureuses, qu’est ce que vous en pensez ?
Nous
partageons totalement l’avis de Mehdi Jomâa et cela était avant tout l’analyse
du gouvernement. Nous avons commencé, déjà, avec la loi des finances complémentaire
2014, un grand programme de redressement qui doit se poursuivre pour les trois
prochaines années.
Pour
ma part, je n’ai pas arrêté de dire que l’année 2014 a été difficile et que les
trois prochaines années 2015, 2016 et 2017 seront encore plus difficiles.
On
arrivera encore à des remboursements de dettes beaucoup plus importantes que
nous avons aujourd’hui. Actuellement, on est à 4 milliards de dinars de
remboursement de dettes. En 2017, on ne serait pas loin de 8 milliards de
dinars, soit le double de ce qu’on a aujourd’hui.
Nous
avons tiré la sonnette d’alarme. Il faut que la croissance et la confiance
reprennent rapidement et que les investissements internes et étrangers
regagnent de terrain. Les trois prochaines années seront des années de travail
et de labeur pour poursuivre l’effort de redressement.
Quand vous allez déposer
la loi des finances 2015 ?
Selon
la loi organique du budget, on doit déposer la loi des finances 2015, le 25
prochain mais puisque ce sera un samedi, nous la déposerons, vendredi prochain,
24 octobre 2014. Nous avons prévu une conférence de presse comme on l’avait
fait pour la loi des finances complémentaires 2014.
On
soumettra la loi des finances 2015 au chef du gouvernement durant la matinée du
vendredi, 24 octobre 2014, juste avant la conférence de presse.
Quelles sont les grandes
lignes de cette loi ?
On
est en train de finaliser les derniers calculs, et les grandes lignes de cette
nouvelle loi seront les mêmes que nous avions défendues au niveau de la loi des
finances complémentaire. Il faut garantir, dans le cadre de cette nouvelle loi,
une stabilisation macroéconomique. Il faut aussi que la croissance et
l’investissement reprennent et que les réformes se poursuivent.
Une
priorité sera accordée au développement régional, à la solidarité et
l’inclusion fiscale.
Y’aura-t-il de nouvelles
taxes ?
Oui
! Il y aura de nouvelles taxes mais beaucoup moins que l’année précédente. Pour
l’instant, on est en train de finaliser les dernières mesures. La loi de
finances 2014 et la loi des finances complémentaire de la même année ont
rassemblé énormément de mesures, voire une centaine de lois, contrairement à la
loi des finances 2015 qui comprendra vraiment le minimum de taxes.
Dans
la loi des finances 2015, il n’y aura pas de la pression fiscale. On s’est
limité vraiment au strict minimum. Seulement, des choses de facilitation.
Il
faut dire, cependant, qu’il yaura une autre loi 2016 qui sera encore plus
importante dans la mesure où nous allons finaliser en novembre 2015 la réforme
fiscale. C’est à cet effet que la loi des finances 2016 sera une première loi
de finances qui appliquera les grandes mesures de la réforme fiscale.
African
Manager
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