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Quatre ans et quelques milliards de dinars pour redonner vie aux banques publiques
Tunisie - Économie 08.07.2014
A force d’en parler et de –presque- ne rien faire, la réforme du
secteur bancaire a fini par ressembler à un serpent de mer. Mais après de
longues années de palabres et d’hésitation, voici le chantier tant attendu
enfin lancé.
Le coup d’envoi en a été
donné mardi 18 juin 2014 par Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de
Tunisie (BCT), et Hakim Ben Hammouda, ministre de l’Economie et des Finances,
lors d’une rencontre –présentée comme «la conférence des partenaires»- avec les
représentants des bailleurs de fonds régionaux et multilatéraux, au cours de
laquelle les grandes lignes du projet de réforme du secteur financier en
général et bancaire en particulier ont été révélées.
Baptisée «nouvelles
orientations stratégiques de l’intervention publique dans le financement de
l’économie» -et consignée dans un document de 29 pages-, la réforme a pour
finalité de faire d’un «Etat acteur» un simple «facilitateur». Pour ce faire,
les pouvoirs publics veulent «rationaliser le nombre et le poids des banques à
participation publique dans le secteur bancaire afin de stabiliser et dynamiser
le marché», «recentrer la présence de l’Etat sur la réalisation de sa mission
de soutien aux secteurs stratégiques et prioritaires», «développer les
fondamentaux d’un partenariat public privé renforcé» et envoyer «des signaux
forts à tous les acteurs concernés afin de renforcer le capital de confiance
dont jouit la place de Tunis».
Le nouveau dispositif que
l’Etat voudrait mettre en place vise à pallier les nombreuses faiblesses et
limites de l’ancien: taille faible et sous-performance pour les banques mixtes,
faiblesses sociales, institutionnelles et commerciales, important portefeuille
de créances non-performantes et, partant, besoins importants de
refinancement/recapitalisation pour les banques publiques universelles,
ressources insuffisantes et redondance des banques et fonds dédiés (BTS, BFPME,
SICAR régionales, Foprolos, Foprodi, FOSDA et FONAPRAM), ressources
insuffisantes et champ d’intervention limité pour la Caisse des Dépôts et
Consignation (CDC) et, en bout de course, une explosion des dépenses de gestion
dans le budget d’Etat, au détriment de l’investissement, et recours croissant
de ce fait à l’endettement extérieur.
Fort logiquement, c’est
donc la transformation/redressement des trois banques publiques –Société
Tunisienne de Banque (STB), Banque Nationale Agricole (BNA) et Banque de
l’Habitat (BH)- qui constitue le cœur du chantier de la restructuration du
champ financier.
Prévu pour s’étendre sur
quatre ans -2015-2017-, le redressement de ces trois mastodontes se déroulera
en trois phases qui, en fait, sont concomitantes. La première, celle de
l’assainissement financier de la recapitalisation, devrait débuter durant le
troisième trimestre de 2014 et s’achever en juillet 2017.
La seconde, et
probablement la plus délicate, est celle de l’assainissement social, se fera
via deux plans de départs volontaires –et non par des licenciements- devrait
s’étendre sur quatre ans, de juillet 2014 à juillet 2017.
La dernière concerne la
relance des trois établissements grâce à une révision de leur positionnement
stratégique, à l’amélioration de leur organisation, à l’optimisation des
processus, à la refonte des systèmes d’information et au renforcement des
réseaux d’agences.
Source: WMC
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