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Chedly Ayari : Pourquoi ne pas envisager l'Afrique en colocalisation
Tunisie - Économie 13.05.2014
«Si les opérateurs
économiques tunisiens ne mettent pas le cap sur l’Afrique subsaharienne
immédiatement, ils risquent de se retrouver au mieux en sous-traitant. Le temps
ne joue pas en notre faveur ».
C’est l’appel que lance le
Gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, bon connaisseur de longue date
du continent africain, lui qui a fondé, en mars 1975, la Banque Arabe pour le
Développement Economique en Afrique (BADEA). Clôturant les travaux du Forum de
l’Economiste Maghrébin tenu sous le thème de «L’Afrique comme horizon», il a
souligné qu’alors que la zone Euro est sous la menace d'une déflation, les Etats-Unis peinent à dépasser les
2.5% de croissance, le Japon voit son économie menacée, l’Asie est contrastée
(montée en puissance de la Chine, mais l’Inde en semi-crise), mais l’Afrique
émerge en continent de l’avenir. Elle constituera rapidement un acteur de
l’économie globale de demain.
Dans cette dynamique,
trois types d’infrastructures de base seront renforcés : les infrastructures
physiques collectives (routes, barrages, etc.), les infrastructures financières
et les communications. Pour la réalisation de ces projets, certaines places
sont déjà occupées. La Chine (infrastructures et mines), le Maroc, les USA (à
travers des fonds privés), etc. Aucun retard n’est permis pour la Tunisie.
Comment agir ?
Chedly Ayari estime que
les entreprises tunisiennes prises séparément ne peuvent prétendre monter que
de petits projets, alors que les opportunités sont beaucoup plus grandes. C’est
pourquoi, il recommande d’avoir une approche maghrébine en s’alliant à d’autres
structures si nécessaires. D’où l’idée de la colocalisation. Il s’agit en effet
de mettre ensemble des entreprises tunisiennes et algériennes, par exemple pour
s’implanter dans les pays d’Afrique subsaharienne.
Pour répondre à l’épineuse
question du financement, le Gouverneur de la Banque centrale, invite les
banques tunisiennes à s’organiser pour déployer un réseau bancaire tunisien au
Sud du Sahara. «Nous ferons le maximum pour soutenir les banques tunisiennes à
s’expatrier ensemble», affirme-t-il.
Source: Leaders
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