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Le FMI s’inquiète de la hausse du chômage au Maroc
Maroc- Économie 13.05.2014
Alors que la sonnette
d’alarme concernant la prolifération du chômage a été tirée par le Centre Marocain
de Conjoncture (CMC), puis appuyée par les chiffres officiels émanant du Haut-Commissariat
au Plan (HCP), voilà que le Fonds Monétaire
International (FMI) réclame dans sa dernière étude sur les perspectives de
croissance de la région MENAPA (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Pakistan et
Afghanistan), des actions décisives pour faire baisser un taux de chômage élevé
au Maroc.
Dans une mise à jour intitulée «Moyen-Orient,
Afrique du Nord, Pakistan et Afghanistan : le bout du tunnel?», le FMI indique
que «la croissance économique au Maroc, en tant que pays importateur de
pétrole, devrait rester modeste, mais les sources de cette croissance devraient
changer».
«La consommation, financée
par les envois de fonds des travailleurs expatriés et les dépenses salariales
considérables du secteur public, continueront d’alimenter la croissance
économique», expliquent les auteurs de ladite étude. Cependant, «les
investissements prévus pourraient commencer à stimuler l’activité économique du
fait de l’augmentation des dépenses publiques d’infrastructure et de
l’amélioration de la confiance induite par les progrès de la transition
politique», ajoute la même source. Le F.M.I, dont la directrice générale,
Christine Lagarde, vient de clôturer une visite officielle de trois jours au
Maroc, a tout en constatant à travers ladite étude des «signes encourageants,
tels que la reprise des exportations soutenues par l’augmentation de la demande
adressée au Royaume suite à une croissance mondiale, et notamment européenne,
plus forte», affirme que «divers facteurs d’ordre intérieur et régional vont
continuer de peser sur la confiance des investisseurs dans les pays importateurs
de pétrole, en particulier les pays arabes en transition (Egypte, Jordanie,
Libye, Maroc, Tunisie, Yémen) ».
«L’effet de freinage
qu’engendrent les problèmes structurels et les questions de gouvernance non
résolus pèse sur le climat des affaires et, dans certains cas, empêche que les
exportations, le tourisme et l’IDE ne tirent pleinement parti de l’amélioration
de la croissance économique chez les partenaires commerciaux », souligne les
experts du F.M.I. La persistance d’un chômage élevé attise les tensions
sociales, qui se manifestent souvent par des grèves.
L’insécurité intérieure et
les retombées économiques et sociales du conflit en Syrie au niveau régional
s’ajoutent à toutes ces difficultés. S’agissant du cas du Maroc, le FMI
souligne en particulier les efforts de diversification de l’économie marocaine
qui ont permis d’accroître les exportations et d’attirer des investissements
étrangers à forte valeur ajoutée. Pourtant, quoique relativement épargné par
les troubles qui ont agité les autres pays de la région, le Maroc, avec un taux
de chômage désormais à 2 chiffres (10,2% selon les derniers chiffres du HCP),
fait tout de même partie des pays en transition qui ont besoin, selon le FMI,
d’actions décisives pour transformer leur économie et la rendre plus dynamique
et plus apte à créer des emplois et de la croissance. Afin d’y parvenir,
l’institution dirigée par Mme Lagarde recommande deux types d’actions visant à
maintenir la stabilité et soutenir la croissance à moyen terme, et la
stimulation de l’investissement privé et la création d’emplois.
Pour ce qui est du soutien
de la croissance, le FMI estime qu’il est primordial de trouver un «fiscal
space», que ce soit grâce à des dons additionnels ou à une réforme des systèmes
inefficients de subventions, pour accroître l’investissement public et les
dépenses de santé et d’éducation, tout en maintenant la dette publique à un
niveau soutenable. Seuls les projets aptes à renforcer les perspectives de
croissance doivent cependant être considérées. Pour ce qui est de la
stimulation de l’investissement privé et la création d’emplois, les «principaux
obstacles à combattre» d’après la même source, sont l’inefficacité de
l’administration et la corruption, les systèmes fiscaux qui ne soutiennent pas
la compétitivité, les fortes subventions de l’énergie qui introduisent une
distorsion en faveur des industries intensives en énergie au détriment des
emplois, les difficultés d’accès au financement, la faible participation des
femmes à la population active et la réglementation du travail.
Source: Libre
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