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Le Congrès national économique : une volonté collective pour redresser l’économie tunisienne
Tunisie - Économie 25.04.2014
Le gouvernement Mehdi
Jomâa n’a cessé depuis son investiture de dresser un tableau noir de la
situation économique tunisienne. Dépeinte comme « délicate » avec un risque
accru de dégringolade, les problématiques et solutions relatives à l’économie
et aux finances sont devenues un leitmotiv dans la communication du
gouvernement technocrate. Le lancement du Congrès national économique s’inscrit
dans cette volonté de l’équipe Jomâa de booster une économie au plus bas.
Le coup d’envoi des
travaux du Congrès national économique a eu lieu mardi 22 avril 2014 sous
l’égide du chef du gouvernement Mehdi Jomâa, préparant ainsi le dialogue
économique qui se tiendra fin mai 2014. Le ministre auprès du chef du
gouvernement chargé de la coordination et du suivi des affaires économiques et
porte-parole officiel du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, avait précisé que cet
événement « rentre dans la cadre de l’action du gouvernement en faveur du
rétablissement de l’économie nationale ».
Apportant donc la première
pierre à l’édifice d’un plan étendu pour le redressement de la situation
économique en Tunisie, le Congrès se passera avec le concours de l’Union
Générale Tunisienne du Travail (UGTT), de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du
Commerce et de l’Artisanat (UTICA), de la Banque Centrale, de l’Union Tunisienne
de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) ainsi que des partis politiques
représentés à l’Assemblée Nationale Constituante et de plusieurs experts
économiques.
Nidhal Ouerfelli a annoncé
la création de groupes de travail, constitués chacun d’un ministre en charge
d’un dossier spécifique ainsi que d’un représentant parmi les organisations
nationales et des partis politiques, outre un expert économique. Ces ateliers
de travail se chargeront de l’identification des propositions afin d’aboutir à
des solutions urgentes qui permettraient de faire émerger la Tunisie de la
situation de crise qu’elle traverse.
Par ailleurs, les travaux
du Congrès national économique s’articuleront sur dix principaux axes. Les
thèmes qui seront abordés s’intéresseront en particulier à la rationalisation
de la subvention de l’Etat, à l’amélioration du pouvoir d’achat de même que
celui de la compétitivité et la productivité des entreprises, à l’équilibre de
la balance commerciale, à la contrebande et l’économie parallèle, au
développement régional, au renforcement des investissements et des institutions
et finances publiques ainsi qu’à la loi de finances complémentaire.
Le porte-parole du
gouvernement a affirmé, en marge du Congrès, que les différentes parties se
sont engagées à présenter un certain nombre de propositions en vue du prochain
Dialogue national économique.
De son côté, le chef du
gouvernement, Mehdi Jomâa, a insisté sur l’importance de recouvrir le prestige
de l’Etat dans tous les domaines. S’inscrivant dans cette optique, le
gouvernement s’engage à redoubler d'efforts pour résister à la contrebande et
au commerce parallèle qui tendent, selon M. Jomâa, à affaiblir davantage l'Etat
et à saboter l'économie.
Il a également abordé les
contraintes administratives qui affectent le rythme de réalisation des projets
programmés, ainsi que les investissements. Le chef du gouvernement a soutenu
qu'il était nécessaire d’imposer la discipline dans tous les établissements
étatiques, rappelant que le travail sérieux est une composante essentielle
d’une économie saine.
Lors de son intervention,
M. Jomâa a précisé que les problématiques liées à l’économie sont structurelles
et ne relèvent donc pas seulement de la conjoncture actuelle. Il a assuré à ce
propos que son équipe gouvernementale a opté pour « un choix difficile », celui
de lancer des réformes économiques à long terme malgré le délai limité dont
elle dispose.
Le chef du gouvernement a
d’ailleurs mis l’accent sur l’importance du Congrès national, dans la mesure où
il permettra la réussite de ces réformes économiques. Et de préciser que: «
quelles que soient ses compétences, une équipe gouvernementale ne peut mener
ses actions à bien sans dialogue ».
A l’issue de la séance
préparatoire, la présidente de l’UTICA, Wided Bouchamaoui, a déclaré que des
décisions rigoureuses devront être mises en application afin de surmonter cette
période plus que critique et trouver les moyens pour redresser l’économie. Mme
Bouchamaoui a indiqué que l’organisation patronale proposera des résolutions
relatives à la micro-finance et l’initiative privée ainsi que la lutte contre
la contrebande et la consolidation des entreprises tunisiennes. Des thématiques
à traiter d’urgence, selon la présidente de l’UTICA.
Dans le même contexte, le
ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda, a souligné qu’un
tel événement porte à définir les moyens de surmonter les difficultés
économiques en mettant en place les fondements de la relance économieque. Il a
déclaré que cela ne serait possible qu’à moins de trouver des solutions
consensuelles. Il a en outre indiqué qu’un blog recueillant les avis et les
propositions des experts économiques au sujet de la situation en Tunisie, sera
disponible dans le site officiel du ministère de l’Economie et des Finances.
La condition sine qua none
à la réussite du Congrès national économique, consiste, d’après le gouverneur
de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, en une prise de conscience
collective. M. Ayari a préconisé la responsabilisation de toutes les parties
concernées sur la situation du pays. Il a indiqué que les réformes doivent
notamment s’étendre à la mobilisation des liquidités à travers la réduction des
dépenses de même que le renforcement des exportations et la rationalisation des
importations et ce en limitant les quantités des produits importés.
De son coté, le secrétaire
général de l’Union générale tunisienne du travail, Houcine Abassi, a annoncé à
l’occasion de l’ouverture du Congrès, que l’UGTT proposera des suggestions
quant à la méthodologie d’organisation du prochain dialogue national
économique.
Notons qu’en marge de
l’événement, le Conseil national de l’ordre des experts comptable de Tunisie a
contesté son exclusion du Congrès national économique. Le président du Conseil
a notamment souligné l’absence de plusieurs acteurs économiques, à l’instar des
représentants du secteur touristique. Il a par ailleurs affirmé que la Tunisie
avait « plus besoin d’une cellule de crise que d’un dialogue économique ».
En somme, les participants
aux séances de préparation du Congrès nationale économique se sont tous mis
d’accord pour rendre publiques, à la fin du mois de mai, les réformes qui
seront choisies lors de ce Congrès. Les réactions générales penchent vers
l’optimisme quant à la réussite de cette manifestation. Le contexte économique
délicat en Tunisie est au cœur des préoccupations et des décisions drastiques
et douloureuses devront sûrement être prises à l’issue du Congrès. La
responsabilité de ces mesures d’urgence n’incombera pas au seul gouvernement
Jomâa puisqu’elle impliquera les différents participants. Il reste à se
demander qu’elles en seraient les répercussions sur la société tunisienne.
Source: BN
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