Actualités
La stabilité financière mondiale s'améliore mais ...
Internationale - Économie 10.04.2014
Le matin du Mercredi 9
Avril 2014, M. Jose Vinals, conseiller financier et directeur du département
des marchés de capitaux internationaux, était contents d'annoncer que la
stabilité financière s'améliore.
Dans ce rapport présenté
sur la "Stabilité financière mondiale" on apprend que le système
financier mondial traverse des phases de transition délicates sur la voie d’une
plus grande stabilité.
Aux États-Unis, où la
reprise s’affermit, la politique monétaire a commencé à se normaliser. Les pays
émergents, dont le secteur financier s’oriente vers une croissance plus
soutenable, ont entrepris de corriger les vulnérabilités macroéconomiques dans
un contexte financier extérieur moins favorable.
La zone euro renforce les
fonds propres bancaires, à l’heure où elle surmonte la fragmentation pour se
doter d’un dispositif d’intégration plus robuste. Ces transitions sont loin
d’être achevées, et les conditions de stabilité loin d’être normales. Depuis
octobre, plusieurs poussées de turbulences financières laissent entrevoir les
considérables ajustements qu’il reste à accomplir.
Dans les pays avancés, les
marchés financiers continuent de s’appuyer sur une politique monétaire
exceptionnellement accommodante et sur un accès facile aux liquidités. Ils
devront s’affranchir de ces soutiens pour pouvoir créer un environnement de
croissance viable animée par une augmentation de l’investissement des
entreprises et génératrice d’emploi.
Dans les pays avancés et
dans les pays émergents, pour que la croissance prenne correctement le relais
de la liquidité sur les marchés, plusieurs facteurs doivent intervenir, dont
une normalisation de la politique monétaire américaine en évitant les risques
pour la stabilité financière; un rééquilibrage financier dans les pays
émergents sur fond de durcissement des conditions financières extérieures; la
poursuite de la transition de la fragmentation vers une solide intégration dans
la zone euro; et la bonne mise en oeuvre de "l’Abenomics" pour assurer
une croissance soutenue et une inflation stable au Japon.
C’est aux États-Unis que
l’évolution progressive vers une économie auto-entretenue est la plus avancée.
La reprise en cours donne des signes évidents de «pousses vertes», comme le
signale l’édition d’avril 2014 des Perspectives de l’économie mondiale. La
transition à l’oeuvre aux États-Unis pourrait avoir des retombées sur la
stabilité financière. La «recherche du rendement» se généralise et se traduit
par une montée du levier financier dans le secteur des entreprises et un
relâchement des normes de souscription dans certains créneaux des marchés du
crédit. Un affaiblissement de la liquidité et la forte croissance de véhicules
d’investissement vulnérables au risque de rachat pourraient amplifier les chocs
économiques ou financiers. Durant cette phase de transition, une politique
monétaire moins accommodante aux États-Unis pourrait avoir d’importantes
retombées sur les pays avancés et émergents avec l’adaptation des portefeuilles
et la requantification des risques.
Dans cette conjoncture
mondiale en mutation, les marchés émergents doivent faire face aux difficultés
qui sont liées à leur propre transition et varient sensiblement d’un pays à
l’autre. Depuis le début de la crise, les bilans publics et privés mettent en
évidence un plus grand levier financier et, partant, sont plus sensibles aux
variations des conditions intérieures et extérieures. Durant ces dernières
années, les déséquilibres macroéconomiques se sont accentués dans plusieurs
pays, tandis que la présence grandissante d’investisseurs étrangers sur les
marchés obligataires nationaux représente, dans certains, une source
supplémentaire de volatilité pour les marchés et de tensions pour les flux de
capitaux.
Cette conjoncture aboutit
à une «asymétrie de liquidité systémique», c’est-à-dire une discordance entre
l’ampleur potentielle des sorties de capitaux et la capacité des institutions
locales et des teneurs de marchés (en particulier les banques internationales)
à en assurer l’intermédiation. Ce goulet d’étranglement pourrait amplifier
l’impact des chocs émanant d’autres économies et propager les effets sur les
prix des actifs, en particulier si les gestionnaires de patrimoines cherchent à
protéger leurs positions en intervenant sur des marchés plus liquides mais
entièrement distincts. Cette discordance pourrait contraindre les autorités à
injecter des liquidités sur certains marchés en difficulté pour préserver le
bon fonctionnement des marchés obligataires et monétaires locaux et maîtriser
les effets de contagion.
S’agissant des entreprises
des marchés émergents, beaucoup d’entre elles ont une marge de manœuvre
suffisante pour parer à des chocs nationaux ou internationaux d’ampleur
normale, encore que certaines vulnérabilités soient manifestes. Dans un
scénario très défavorable où les coûts d’emprunt s’envoleraient et les
bénéfices se détérioreraient gravement, la dette compromise détenue par les
sociétés plus faibles et fortement endettées pourrait s’accroître de 740
milliards de dollars, pour atteindre en moyenne 35 % de la dette totale des
entreprises de l’échantillon. Dans la plupart des pays émergents les volants de
fonds propres et la rentabilité des banques restent élevés et devraient suffire
à absorber des chocs modérés sur les entreprises non financières. Cependant,
dans certains pays, les faibles provisionnements et un niveau inférieur de
fonds propres bancaires pourraient poser des problèmes si les bilans des
entreprises se détérioraient davantage.
En Chine, les autorités
vont devoir gérer une transition sans heurts vers une plus grande discipline
des marchés financiers, notamment avec la suppression des garanties implicites.
Dans ce processus, les investisseurs et les prêteurs devront assumer une partie
des coûts des excès financiers du passé, et les prix du marché devront
s’ajuster pour tenir compte plus fidèlement des risques. Le rythme de
l’ajustement a son importance. S’il est trop rapide, il risque de provoquer des
turbulences, et s’il est trop lent, les vulnérabilités pourraient continuer de
s’accumuler. Par ailleurs, pour que la transition puisse être menée à bonne
fin, il faudra également accroître la capacité de la banque centrale à gérer
les variations imprévisibles de la demande de liquidités, mettre en place sans
tarder une garantie des dépôts et la libéralisation des taux d’intérêt, et
renforcer le dispositif de résolution des établissements financiers en
faillite.
Dans la zone euro, les
politiques mises en oeuvre au niveau national et communautaire accompagnent la
transition vers un cadre d’intégration plus robuste, mais il reste d’importants
obstacles à surmonter. La restructuration du secteur fortement endetté des
entreprises marque le pas en raison de l’assainissement inachevé des bilans
bancaires. En outre, les conditions de crédits demeurent difficiles dans les
pays de la zone euro en difficulté. Les marchés ont certes sensiblement
amélioré leur comportement à l’égard des banques et des États de la zone euro
en difficulté, mais ils anticipent peut-être par trop l’assainissement
nécessaire des bilans. Aussi les responsables européens doivent-ils procéder
sans tarder à une évaluation rigoureuse et transparente de la santé du système
bancaire, puis à un assainissement résolu des bilans et à la liquidation des
établissements qui ne sont plus viables. D’autres mesures s’imposent pour
améliorer le fonctionnement des circuits du crédit non bancaire et du
financement en fonds propres. Il en résultera un renforcement tangible des
bilans, qui sera de nature à insuffler un nouvel optimisme sur les marchés
financiers.
Au Japon, le maintien
d’une politique monétaire accommodante est nécessaire mais non suffisant pour
redynamiser solidement l’économie. La transition vers une croissance plus forte
et une diminution des risques liés à l’endettement exige des réformes
structurelles persuasives. Les premières phases de l’Abenomics ont globalement
réussi à altérer les anticipations déflationnistes, mais il faudra redoubler
d’efforts pour consolider et développer ces gains de stabilité financière.
De manière plus générale,
il sera sans doute difficile d’entretenir la dynamique et l’élan des réformes
et des politiques avisées compte tenu des nombreuses échéances électorales
fixées dans beaucoup de pays. Les risques géopolitiques liés à l’Ukraine
pourraient également représenter une menace plus grave pour la stabilité
financière s’ils s’intensifiaient. Les effets de débordement pourraient
s’accentuer et aller au-delà de l’activité des partenaires commerciaux voisins
si les turbulences provoquaient une nouvelle aversion pour le risque sur les
marchés financiers mondiaux, ou si les échanges et la finance connaissaient
d’autres bouleversements. Au vu de cela, une action renforcée s’impose dans un
cadre de coopération pour contribuer à réduire les risques de nouvelles
turbulences de l’économie mondiale, à la fois en réduisant les déséquilibres
extérieurs et les distorsions internes qui en découlent, et en rehaussant la
confiance des marchés. En outre, un dialogue renforcé entre les instances de
supervision des pays avancés et des pays émergents devrait contribuer à
prévenir les perturbations dans les liquidités et les crédits transfrontaliers.
Le chapitre 2 traite de
l’évolution du paysage des investissements de portefeuille dans les pays émergents
au cours des quinze dernières années. Les circuits financiers s’y sont
développés et se sont mondialisés. La participation directe grandissante des
investisseurs internationaux a encouragé le développement de nouveaux types
d’actifs, dont les dettes souveraines en monnaie locale. La composition de ces
investisseurs a, elle aussi, évolué et le rôle des fonds obligataires s’est
intensifié, notamment les fonds en monnaie locale, les fonds de placement
ouverts avec options de facilité de rachat et les fonds à vocation opportuniste
dans les pays émergents. À partir de diverses méthodes et de données
relativement inexploitées, le chapitre 2 vise à cerner les effets de ces
changements sur la stabilité des flux de portefeuille et sur les prix des
actifs dans les pays émergents.
Il constate que les
variations dans la composition des investisseurs vont sans doute rendre les
flux de portefeuille globalement plus sensibles aux chocs financiers mondiaux.
La part des flux obligataires plus volatils a augmenté et la plus forte participation
des investisseurs étrangers aux marchés locaux peut relayer une nouvelle
instabilité. Une présence accrue des investisseurs institutionnels peut
apporter une certaine stabilité, mais en présence de chocs extrêmes le retrait
de ces investisseurs peut être plus brutal et plus durable. Les conditions
macroéconomiques locales ont certes leur importance, mais le mimétisme persiste
chez les investisseurs mondiaux, et les crises des quinze dernières années ont
fait apparaître chez eux peu de signes de différentiation sur la base de
fondamentaux macroéconomiques.
Cependant, les progrès
réalisés jusqu’à présent par les pays émergents dans la promotion d’un vivier
d’investisseurs locaux, et dans le développement de leur secteur bancaire et de
leurs marchés de capitaux et l’amélioration de leurs institutions on réduit
leur sensibilité aux chocs financiers mondiaux. La poursuite de ces efforts
peut permettre aux pays émergents de recueillir les fruits de la mondialisation
financière tout en limitant les coûts potentiels.
Le chapitre 3 examine en
quoi les subventions implicites accordées aux banques dites trop importantes
pour faire faillite a évolué au cours des dernières années. La protection
accordée par l’État à ces établissements est à l’origine de plusieurs problèmes
: libre concurrence faussée, prise de risque excessive et coûts élevés pour le
secteur public. Les créanciers des banques d’importance systémique n’assumant
pas l’intégralité du coût d’une faillite, ils sont disposés à apporter leur
financement sans accorder une attention suffisante au profil de risque de leur
placement, ce qui a pour effet d’encourager le levier financier et la prise de
risque. Durant la crise financière mondiale, les pouvoirs publics ont mobilisé
des sommes colossales pour venir en aide aux banques en difficulté et préserver
la stabilité du système financier, laissant ainsi planer peu de doutes sur leur
volonté de sauver les banques d’importance systémique. Cela a incité d’autant
plus les banques à se développer et, de fait, le secteur bancaire de beaucoup
de pays est devenu de plus en plus concentré. La réaction des gouvernants a été
de lancer d’ambitieux plans de réformes financières pour rendre le système
financier plus sûr, notamment en s’attaquant au problème des banques trop importantes.
Le chapitre 3 cherche à
savoir si ces politiques suffiront à atténuer la problématique des banques trop
importantes. À cette fin, il étudie en particulier l’évolution des avantages de
coûts de financement accordés aux banques d’importance systémique. La
conviction que l’État apportera son soutien en cas de difficulté représente une
subvention implicite. Les subventions ont connu une augmentation généralisée
durant la crise. Elles ont certes depuis reculé dans la plupart des pays, mais
elles demeurent élevées, notamment dans la zone euro, ce qui s’explique sans
doute par le rythme différent d’assainissement des bilans ainsi que par les
différences dans la riposte des gouvernements aux problèmes du secteur
bancaire. Globalement, cependant, les probabilités de sauvetage éventuel des
banques d’importance systémique restent élevées dans toutes les régions.
Toutes les mesures n’ont certes pas été mises en œuvre, mais les réformes
peuvent être renforcées. On citera des exigences plus rigoureuses de fonds
propres réglementaires des banques d’importance systémique ou l’imposition
d’une contribution de stabilité financière calculée à partir de la taille des
engagements bancaires. Des progrès s’imposent également dans la supervision et
la résolution des établissements financiers transfrontaliers. Dans ces
domaines, un travail soutenu de coordination internationale s’impose pour
éviter d’autres distorsions et prévenir les effets de contagion internationaux
qui pourraient s’être intensifiés du fait de l’adoption de réformes
particulières à chaque pays.
Source: Express FM
------------
© 2014, MENA Capital Partners tous droits réservés. Les
informations et statistiques contenues dans ce document ont été préparées par
MCP sur la base de renseignements provenant de sources considérées comme
fiables. Malgré nos efforts pour mettre à disposition des informations
précises, leur conformité et leur exactitude ne peuvent être garanties. Cette
publication est destinée à l'information des investisseurs et ne constitue pas
une offre de vente ou d'achat de titres.