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Nigeria, première économie d'Afrique
Afrique - Économie 08.04.2014
Le pays le plus peuplé du
continent noir devance désormais l'Afrique du Sud par son PIB, principalement
grâce à sa manne pétrolière. Mais la pauvreté et les inégalités y ont
progressé.
C'est le double effet
d'une forte croissance sur la dernière décennie tirée par le pétrole et un
changement de calcul des statistiques qui propulse le Nigeria première économie
de l'Afrique. Avec un PIB en 2013 de 510 milliards de dollars contre 453,9
milliards en 2012, le pays le plus peuplé du continent devance l'Afrique du
Sud, dont le PIB l'an dernier était de 384 milliards.
«Le Nigeria est devenu la
plus grande économie en Afrique en termes de PIB et devient la vingt-sixième
dans le monde», a souligné la ministre des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala. La
différence dans le mode de calcul vient d'une meilleure prise en compte de
nouveaux secteurs d'activité en forte croissance comme les télécommunications
et l'industrie locale du cinéma, le Nollywood.
Le premier producteur et
exportateur de pétrole du continent a également profité du boom des matières
premières, des cours soutenus de l'or noir depuis plusieurs années qui ont
attiré les investissements des entreprises internationales, malgré l'insécurité
grandissante. Le Nigeria a enregistré une croissance moyenne de 6,8% entre 2005
et 2013 et le FMI prévoit cette année une hausse du PIB de 7,4%.
Hausse des inégalités
Ces chiffres masquent
toutefois une autre réalité, celle d'une croissance dynamique qui ne bénéficie
pas assez au développement du pays. Du reste, en termes de PIB par habitant, le
Nigeria n'arrive qu'en 121e position dans le classement mondial, comme l'a
indiqué la ministre des Finances. Le PIB par habitant a atteint 2688 dollars
contre 1555 en 2012, loin derrière l'Afrique du Sud à 7508 dollars. Pire, le
niveau de pauvreté s'est aggravé et les inégalités se sont creusées. «La
proportion de ses habitants vivant sous le seuil de pauvreté - 2 dollars par
jour - est passé de 65,5% en 1996 à 69% en 2010», note un rapport de l'OCDE.
«C'est un peu la
malédiction des matières premières», résume Henri-Bernard Solignac Lecomte,
spécialiste de l'Afrique à l'organisation internationale qui siège porte de la
Muette à Paris. D'un pays qui dépend trop des matières premières (NDLR 70% des
exportations, 80% des recettes de l'État) et ne gère pas bien cette manne». Le
géant africain n'a notamment pas suffisamment développé l'agriculture (seule la
moitié des terres est mise en valeur), pourtant premier secteur pourvoyeur
d'emploi. Alors que le gaz et le pétrole, à forte intensité capitalistique, en
créent très peu».
Autre problème, la
volatilité des revenus, liée à la demande internationale et l'évolution des
prix, plus beaucoup d'exemptions fiscales offertes aux multinationales. L'OCDE
synthétise ainsi la situation nigériane: «La croissance ne s'est pas
accompagnée d'un changement structurel de l'économie». Dans un rapport d'un
think tank africain, le centre africain pour la transformation de l'économie
(ACET), qui analyse le degré de transformation des pays africains, de
diversification, de développement d'économie locale et de bienfait pour la
population, le Nigeria arrive à l'avant-dernière place.
Source : Le Figaro
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