Actualités
Visite guidée de l'abattoir d'El Mazraa filiale de Poulina Group Holding
Tunisie - Bourse 17.03.2014
A l'occasion de ses 45 ans, la société El Mazraa, filiale de
Poulina Group Holding, spécialisée dans l'élevage et l'abattage des volailles
ainsi que dans la transformation et la commercialisation de produits avicoles,
a organisé une visite aux médias. Reportage.
Jeudi 13 mars 2014, au siège d'El-Mazraa, à Fondouk Jedid,
gouvernorat de Nabeul (nord-est). A l'accueil des journalistes : Naoufel Sassi,
directeur général, et ses collaborateurs (et collaboratrices).
On ne badine pas avec
l'hygiène
Avant de passer en revue les réalisations de la société, le
directeur général a invité les journalistes à visiter les diverses sections, de
la salle d'introduction de la volaille vivante jusqu'à la sortie de la viande,
puis la préparation des commandes.
Hygiène oblige, la visite a commencé à l'envers, c'est-à-dire en
contre-sens : de la salle de préparation des commandes vers celle de
l'introduction de la volaille vivante.
Ici, nous sommes au Poste n°1. C'est la préparation des commandes
qui s'effectue par un système informatique. La température affiche les 7°.
Au poste n°2, des centaines de caisses roses en plastique – bien
protégées avec du papier cellophane transparent –, sont rangées dans
différentes lignes (l'une pour le sud, l'autre pour la région KJB, c'est-à-dire
le Kef, Jendouba et Béja, une autre au reste des régions) et prêtes à la
livraison aux clients. Grâce à 150 camions réfrigérés, la viande du poulet est
bien gardée au frais jusqu'à la remise de la commande, dans la journée-même.
Un froid glacial
Nous passons à une autre salle où il fait 3°. Les poulets en
entier accrochés passent automatiquement d'un emplacement à un autre avant le
découpage et le tri. Mais bien avant, il y a cette chaine humaine qui,
machinalement, découpe, fait le tri et met les cuisses d'un côté, les ailons de
l'autre, les poitrines dans d'autres caisses, les abats partent ailleurs. Un
vrai travail à la chaine. Pas facile, car, on parle de 72.000 unités par jour.
Nous avançons, il fait de plus en plus froid. Ça caille. D'un
couloir à un autre et d'une salle à une autre, il y a une spécialité. Nous
passons à l'essorage du poulet, meilleure façon pour l'hygiène et pour éviter
les microbes. Direction, la section de l'abattage, de l'éviscération, où on
vide la volaille, l'étripe, traite les abats à l'aide des machines les plus
perfectionnées.
De la salle de l'échaudage et plumaison à la salle de «saigné».
Ici, la lumière est bleue tamisée. «C'est une lumière anti-stress pour la
volaille». C'est le vétérinaire qui l'a dit. Ça gazouille, les mains des hommes
accrochent à la va-vite les poulets. «Juste un petit choc électrique pour les
calmer avant de les égorger», ajoute le Dr Moez Ben Amor.
Des hommes et des femmes
Nous sommes dans un immense hangar où la température est moins
glaciale. Des buildings de caisses remplies de volailles vivantes. Karim pousse
une dizaine de caisses. Karim a 20 ans. Il habite à Grombalia. Il a interrompu
ses études à la 9e année de base. Il est tout content de son travail. Tout
comme son chef Fakhreddine, qui a déjà fait 24 ans dans la boite après avoir
travaillé dans le découpage. «Je suis bien payé. Dieu merci. Je n'ai pas fait
de grandes études et je touche 700 dinars par mois, c'est une chance pour moi»,
a-t-il dit à Kapitalis.
Mohamed Salah Chennoufi, responsable des stocks, a une maîtrise en
finances. Il est dans la firme depuis 2008. Selon lui, les employés sont payés
entre 450 et 600 DT. Et la plupart reçoivent un salaire mensuel de 550DT. Ils
viennent de partout, mais habitent, aujourd'hui, tout près à la Cité Seltène ou
la Cité Mesrata, non loin de l'usine.
Les nuisances du marché
parallèle
Retour au siège de la société. Naoufel Sassi a donné plus de
détails sur la société qu'il dirige et sur le marché de volailles. Le marché,
qui était plus régulé avant la révolution, est aujourd'hui à l'image du pays.
«El Mazraa fournit, à elle seule, quotidiennement, 200 tonnes de poulets, 80
tonnes de dindes, 120 tonnes de salami, de dinde et produits dérivés..., nous
préparons aussi des plats traditionnels qui répondent au goût du Tunisien»,
a-t-il souligné. «La consommation a augmenté, or les ventes sont en
régression...», s'est-il empressé d'ajouter. Explication : les sociétés
déclarées, comme El Mazraa, ne fournissent qu'environ 45% des besoins du
marché. Le reste est fourni par le marché noir, avec tous les risques qu'il
représente. Pas de contrôle, pas d'hygiène... et la facture, c'est le citoyen
qui la paie.
La société El Mazraa possède une dizaine de centres d'élevage où
les volailles sont vaccinées. Durant ses 45 ans d'existence, la société a
développé diverses activités. Elle produit des fruits comme la pêche, le
raisin, les pommes, les grenades à Gabes et récemment les agrumes. «90% de nos
fruits sont destinés à l'exportation. Près de 12.000 tonnes partent, chaque année,
en Allemagne, Autriche et Angleterre. Le marché de ces pays est plus
rémunérateur que celui de la France, par exemple, nous leur vendons de la bonne
qualité», s'enorgueillit Naoufel Sassi.
Pour revenir aux volailles, El Mazraa n'a qu'un seul marché extérieur,
la Libye. Mais la charcuterie dans des boites de conserves (saucisses,
boulettes, salami...) s'exporte bien en Afrique subsaharienne (Sénégal et Côte
d'Ivoire). Nous allons développer ce secteur. Pour le reste, le marché est
saturé. N'empêche que nous exportions les pattes de poulets congelées en Chine.
Rien ne se perd et tout se
recycle
Que fait-on avec les déchets? Réponse de Dr Moez Ben Amor : «Nos
volailles se nourrissent de soja, maïs, vitamines, sels minéraux, etc. Cette
nourriture, on l'importe du Brésil. Mais pour les déchets, nous ne jetons rien,
les intestins, le plumage, les os... tout se recycle, devient une poudre, une
sorte de protéine animale qui est exportée, notamment vers la Turquie, Taïwan
et le Vietnam pour être transformée en croquettes pour chats et chiens».
Naoufel Sassi, qui représentera en mai prochain El Mazraa en
Hollande, n'a pas omis de rendre hommage aux employés. Ils sont certes bien
payés, mais c'est vraiment du boulot et c'est mérié. Il faut, selon lui, des
muscles pour les garçons qui font de l'accrochage. «On l'avoue, c'est fatigant.
Ils prennent souvent une pause. Nous avons quand-même 70% des femmes dans la
société, et elles sont vraiment formidables. Je leur dis Bravo mesdames»,
a-t-il conclu.
Source: Kapitalis
------------
© 2014, MENA Capital Partners tous droits réservés. Les
informations et statistiques contenues dans ce document ont été préparées par
MCP sur la base de renseignements provenant de sources considérées comme
fiables. Malgré nos efforts pour mettre à disposition des informations
précises, leur conformité et leur exactitude ne peuvent être garanties. Cette
publication est destinée à l'information des investisseurs et ne constitue pas
une offre de vente ou d'achat de titres.