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Le Partenariat Public-Privé pour la relance de l'investissement
Tunisie - Économie 17.03.2014
Le Partenariat Public-Privé (PPP) est présenté comme la panacée à
tous les mots de l'économie tunisienne. Un projet de loi consacré à ce
remède-miracle, en cours d'examen à l'Assemblée, alimente le débat.
Une table ronde a ainsi été organisée, mercredi 12 mars 2014, à la
Maison de l'entreprise, par le Centre tunisien de veille et intelligence
économique (CTVIE), sur le thème: «Partenariat Public-Privé (PPP) et relance de
l'investissement en Tunisie: opportunités et contraintes».
Ce débat, axé sur les réformes fiscales à mettre en œuvre et sur
l'importance du recours aux PPP, en tant que leviers importants pour la relance
économique, a été organisé quelques jours avant l'examen du projet de loi
relatif au PPP devant la Commission des finances, de la planification et du
développement de l'Assemblée nationale constituante (ANC).
Pour la relance économique
Lobna Jribi, rapporteur de cette Commission, a expliqué que les
députés, en étudiant ce projet de loi, ont pris conscience des bénéfices que
l'économie tunisienne pourrait tirer de ce partenariat, mais ils ont,
également, exprimé deux craintes. La première concerne l'impact de ce type de
partenariat sur le citoyen et son pouvoir d'achat, et la seconde porte sur les
malversations que ce partenariat pourrait induire, dans la pratique, d'autant
que la Tunisie a un passif dans ce domaine et que le projet de loi présente
encore plusieurs failles.
«Ces failles pourraient créer des problèmes de gouvernance
économique. Aussi devons-nous examiner les recommandations concernant la
composition de la Commission de contrôle qui doit être créée et assurer son
indépendance», a encore indiqué Mme Jeribi. La députée propose, à ce propos,
qu'«on commence ce genre de partenariat dans des projets pilotes, dans des
secteurs où il y a plus de chances de réussir, notamment, dans celui des TIC,
qui a une très forte rentabilité», a-t-elle ajouté.
Des études réalisées dans ces secteurs ont, en effet, démontré que
le taux d'échec des partenariats public-privé, qui permet de transférer une
partie des risques au secteur privé, ne dépasse guère 6%. Ces risques ne sont
cependant pas évalués pour le service public car plusieurs facteurs doivent
être pris en compte, non seulement le coût du projet mais également la qualité
du service, la subvention de l'Etat, le coût pour le consommateur final ou
encore le temps gagné ou perdu.
Des perspectives de croissance mitigées
Kamel Morjane, le président du parti Al-Moubadara, a salué, pour
sa part, le projet de loi relatif au PPP, mais il a estimé qu'il est encore
incomplet et que plusieurs de ses aspects pourraient être améliorés. Le service
public, par exemple, doit, selon lui, définir ses besoins en fonction de ses
objectifs.
Le cadre juridique doit aussi être mieux clarifié, tout en
laissant au secteur privé une marge de manœuvre, pour un partenariat
transparent et, surtout, gagnant dans les deux sens. M. Morjane a également
indiqué que la Tunisie devra choisir une politique de développement lui
permettant de rassurer les investisseurs.
Le ministre de l'Equipement, de l'Aménagement du territoire et du
Développement durable, Hédi Larbi, a indiqué, de son côté, que, pour espérer
inverser de la courbe de chômage, la Tunisie a besoin de créer 115.000 emplois
par an. Or, le secteur public, qui dispose d'un budget limité, n'a pas les
moyens d'en créer.
Le ministre a également expliqué que, compte tenu de la croissance
du marché, il faudrait tripler les exportations locales pour espérer créer un
aussi grand nombre d'emplois. Ce qui, selon lui, pousse l'Etat à se tourner
vers le secteur privé, seul capable de créer des richesses et des emplois en
grand nombre. L'Etat gardera, bien sûr, sa position centrale, en créant un
environnement favorable à l'investissement et en jouant son rôle de régulateur
du marché.
Source: Kapitalis
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