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Inquiétude sur le poids de la dette tunisienne vis-à-vis de l'Europe
Tunisie - Finance 10.03.2014
L'état de la dette extérieure de la Tunisie, qui a dépassé le seuil
limite de 50% du PIB, et notamment de celle vis-à-vis de l'Union Européenne
(UE) et de ses États membres alimente des craintes légitimes à Tunis.
La dette extérieure tunisienne, surtout vis-à-vis, de l'Union Européenne
(UE), fait débat à Tunis. Le sujet tend à prendre de l'ampleur depuis le récent
discours du Premier ministre, Mehdi Jomâa, qui a fait valoir l'incapacité de
l'État à répondre à une demande sociale pressante.
«Alors que le budget de l'État affiche un gouffre financier, pas
un mot n'est prononcé sur l'audit de la dette», écrit un journal de la place,
rendant compte de ce sujet devenu politiquement sensible.
Des économistes et partis politiques tunisiens s'inquiétaient
déjà, depuis le déclenchement de la «révolution» de janvier 2011, de
l'état de la dette de la Tunisie vis-à-vis de l'UE et de ses États membres,
crainte relayée au Parlement européen par l'eurodéputée Eva Joly (EELV,
française). L'octroi récent d'un appui financier de 300 millions d'euros, non
pas – comme d'usage – sous forme de don, mais de prêt (aux conditions non
précisées) ajoute à cette crainte.
Un collectif ''Auditons les créances européennes envers la
Tunisie'' vient d'être créé à Tunis. Il se donne pour mission de livrer un état
exact de cette dette de plus en plus politiquement décriée. Pour ce collectif
de type société civile, «l'audit de la dette permet de mettre en exergue
la schizophrénie et la duplicité» qui ont cours parmi des partenaires qui «d'une
main soutiennent la démocratie en Tunisie et de l'autre la fragilisent».
Le collectif signale que «le service de la dette est le premier
poste du budget en Tunisie (et) constitue un frein au développement». Il entend
se doter d'un «outil citoyen puissant permettant de démêler des mécanismes
aussi subtils que des prêts non productifs et, donc, non remboursables» qui
prendraient la forme de «dettes illégitimes».
Un universitaire, Mustapha Stambouli, affirme en commentaire que «la
Tunisie a franchi la ligne rouge en matière d'endettement extérieur de l'État»;
fin 2013, la dette s'élevait déjà à 40 milliards de dinars (18 milliards
d'euros) soit 51,1% du PIB, dépassant ainsi le seuil limite (50%). «Nous
franchissons l'infranchissable (...) le coût de la dette est devenu prohibitif
dépassant la capacité de remboursement de notre pays».
Source: Kapitalis
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