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Banque Mondiale: Le Haut Débit, une opportunité unique pour gagner en compétitivité

Tunisie - Économie 06.02.2014

Banque Mondiale: Le Haut Débit, une opportunité unique pour gagner en compétitivité

 

«Une opportunité unique s'offre aux pays de la région MENA, pour combler l'écart de compétitivité et d'intégration commerciale qui les sépare d'autres régions plus avancées, et ce par le développement d'une infrastructure Internet haut débit peu coûteuse », c'est ce qui ressort d'un nouveau rapport sur "les réseaux haut débit dans la région MENA: pour une accélération de l'internet haut débit", publié par la Banque mondiale, jeudi, à Abou Dhabi (Emirats arabes Unis). 


D'après ce rapport, «le développement du haut débit peut considérablement augmenter la production et l'exploitation de contenu numérique dans la région, rendant le savoir et les connaissances accessibles. 
Le haut débit permet, aussi, l'intégration des entreprises et des entrepreneurs dans la région et la multiplication des opportunités professionnelles, en connectant les marchés locaux aux pourvoyeurs d'emplois internationaux ». 
Par ailleurs, le rapport souligne la faiblesse du taux de pénétration du haut débit fixe dans la région MENA, qui n'a pas dépassé les 25% dans la majorité de ces pays. 
Une faiblesse qui a été expliquée par le manque d'infrastructure, la faiblesse ou l'absence de la concurrence et les prix élevés des services. 
Pour la Tunisie, "le développement du haut débit fixe à des prix élevés peut s'expliquer par l'absence de haut débit mobile dans le pays, car les services 3 G n'ont été introduits qu'assez récemment (2010) et leur pénétration est encore relativement limitée". «Dans les pays où le haut débit est encore en phase d'émergence (Algérie, Djibouti, Maroc, Syrie, Tunisie et Yémen), le haut débit, aussi bien fixe que mobile est loin d'être abordable pour au moins 60% de la population », d'après le rapport.


La BM préconise une politique de libéralisation intégrale Dans le but de développer le haut débit dans la région MENA, le rapport recommande de « mettre en place de nouveaux modèles d'offre d'infrastructure », de «raccorder les zones non desservies » et surtout «d'ouvrir pleinement leurs marchés haut débit à la concurrence », et ce, à travers «l'élimination des monopoles, l'octroi de licences à un plus grand nombre d'opérateurs, la lutte contre les positions dominantes et l'abolition, sans équivoque, des barrières réglementaires». 


Dans la région MENA, seuls le Bahreïn et la Jordanie, ont mis en place une politique de libéralisation intégrale du secteur, tous les autres pays, ne comptent qu'un nombre limité d'opérateurs titulaires de licences. 
En Tunisie, par exemple, le gouvernement est obligé de par la loi, de s'inscrire dans un processus d'appel d'offre concurrentiel, chaque fois qu'il décide d'octroyer une nouvelle licence de télécommunication. « Dans un environnement entièrement concurrentiel, c'est le marché et non pas le gouvernement qui décide du nombre des opérateurs.
Il est important de réfléchir à de nouveaux instruments de licences, tels que les autorisations générales et les simples déclarations », précise le rapport. 
D'après cette étude de référence, d'autres efforts de réformes doivent être entrepris, comme la création et le renforcement d'autorités nationales indépendantes de régulation (ARN) et la promotion d'un cadre réglementaire cohérent, permettant aux investisseurs de percevoir le marché de la région MENA comme un marché régional intégré. 

     


Le rapport fait état de certaines conditions spécifiques à la région MENA qui peuvent faciliter la mise en œuvre de ces réformes. Il s'agit "de la présence de services publics dans l'énergie et le transport et l'existence d'un réseau national à fibres optiques, de l'émergence d'une population jeune et urbaine qui exerce d'énormes pressions sur la demande en haut débit et enfin, de la grande disponibilité du capital dans la région, positionnant le secteur des télécommunications comme force motrice de l'investissement étranger direct dans plusieurs pays". «Si ces bonnes conditions sont rassemblées, les pays de la région MENA pourraient sauter une étape et jeter les bases d'une économie numérique».



S'agissant de la situation actuelle de l'internet haut débit dans la région MENA, le rapport fait le constat d'"un degré de concurrence insuffisant et d'une réglementation encore, peu efficace, pour l'accès ouvert au réseau, posent d'importantes contraintes à l'exploitation efficace de la connectivité régionale et internationale, dans plusieurs pays de la région". "Dans les 13 des 19 pays de la région, l'accès à la connectivité par câble sous-marin international est sous le contrôle exclusif de l'opérateur historique". Dès lors, les auteurs du document estiment "que la concurrence en matière d'infrastructure est le principal moteur permettant d'accélérer et de développer, de façon soutenable, le marché des télécommunications. La concurrence vise également, à abaisser les prix des communications mobiles, de façon significative. Les marchés du haut débit mobile les plus compétitifs de la région MENA sont ceux où les niveaux des prix sont les plus bas, et ce comparativement à des marchés moins concurrentiels ». Ils appellent les gouvernements "à veiller à ce que tous les secteurs en mesure de contribuer au déploiement de l'infrastructure soient impliqués, de façon appropriée, en proposant des alternatives ou des compléments utiles à l'infrastructure dorsale nationale fournie par les opérateurs historiques des télécommunications".


Vers le partage de l'infrastructure pour réduire les coûts 
«La mise en place de mesures en vue de diminuer les coûts de déploiement de l'infrastructure, en optant pour un partage de cette infrastructure, permettra aux opérateurs d'éviter les processus de construction longs et coûteux et d'exploiter l'infrastructure déjà en place ou déployée ensemble, afin d'installer leurs réseaux plus rapidement et à moindre coût» souligne le rapport. 
Le partage de l'infrastructure entre propriétaires et opérateurs peut se faire à deux niveaux: le niveau actif et le niveau passif. 


L'infrastructure active comprend l'ensemble des éléments électroniques propres aux télécommunications (fibres, routeurs d'accès, serveurs d'accès à distance au haut débit) alors que celle passive se réfère à tous les éléments non électroniques en rapport avec le génie civil de l'infrastructure (sites, pylones, fourreaux, alimentation électrique). 
Le rapport met l'accent également, sur l'impératif d'une exploitation optimale de l'infrastructure de fibres optiques installée, à travers la révision des régimes de licences, de tarification, de l'accès ouvert au réseau et de la levée des accords d'exclusivité entre entreprises de services publics et opérateurs. "Lorsqu'un promoteur immobilier achève un immeuble ou un ensemble résidentiel, il devrait être obligé de coordonner l'accès des services publics nécessaires et raccorder l'électricité, l'eau, l'assainissement et le haut débit. Trois actions peuvent accélérer le développement des réseaux d'accès à l'infrastructure fibres optiques. Il s'agit de la stimulation de l'xDSL (un mode d'exploitation étendue de lignes en cuivre utilisé pour un transport numérique de l'information), du développement du potentiel 3G et 4G et de l'encouragement du FTTx (amener la fibre optique au plus prés de l'utilisateur, afin d'augmenter la qualité de service).

  

Source: TAP

 

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