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Le commerce parallèle et la contrebande font perdre à l'Etat tunisien 1,2 milliards de dinars par an
Tunisie - Économie 05.02.2014
Une étude de la Banque Mondiale (BM), sur "le commerce
transfrontalier aux frontières terrestres tunisiennes" a évalué les pertes
fiscales pour l'Etat tunisien, à cause de la contrebande et du commerce
parallèle, à 1,2 milliards de dinars, dont 500 millions de dinars sont des
droits de douane.
L'étude a fait ressortir que la lutte contre la contrebande en Tunisie,
phénomène qui s'est répandu après la révolution, doit passer, d'abord, par une
révision des prix et une libéralisation de certains produits.
La finalité est de réduire les écarts entre les tarifs appliqués en Tunisie et
ceux adoptés dans les territoires voisins, en l'occurrence, la Libye et
l'Algérie.
Présentée, mercredi, à Tunis, par Gael Raballand, expert senior auprès de la BM
et Lotfi Ayadi, consultant auprès de la même institution mondiale, l'étude a
recommandé aux autorités tunisiennes de renforcer le contrôle en modernisant
les moyens adoptés, l'objectif étant de limiter l'impact du commerce illicite
sur l'économie et améliorer les conditions de vie des populations vivant dans
les zones frontalières.
1,8 milliards de dinars, la valeur du
commerce transfrontalier entre la Tunisie et ses voisins, la Libye et l'Algérie
Les résultats de cette étude, exposés lors d'une journée organisée par l'UTICA
sur le thème "la contrebande et le commerce parallèle en Tunisie",
ont fait état d'une valeur de commerce transfrontalier entre la Tunisie et ses
voisins (Libye et Algérie), dépassant 1,8 milliards de dinars, soit -5% du
total des importations officielles.
Ce chiffre (1,8 milliards de dinars) représente plus de la moitié du commerce
officiel avec la Libye et il est supérieur au commerce avec l'Algérie, a noté
l'étude.
D'après l'étude, l'importance de ce commerce transfrontalier s'explique par les
niveaux de subventions appliquées des deux côtés des frontières et aussi par la
quasi-absence de la pression fiscale à la consommation, notamment en Libye.
Résultats des enquêtes de terrain à la
frontière libyenne
Les enquêtes de terrain à la frontière libyenne ont fait ressortir des
différentiels des prix majeurs entre la Tunisie et la Libye, notamment pour des
produits comme l'huile de maïs, les bananes, les pommes, l'essence, le mazout,
et les climatiseurs.
A titre d'exemple, le litre d'essence et de Mazout est vendu en Tunisie
respectivement, à 1,57 et 1,7 dinars alors qu'on peut les acheter en Libye à
seulement 0,19 dinar.
L'étude montre que l'ensemble des marchandises est revendu en Tunisie, pour une
valeur annuelle de près de 600 millions de dinars. Elle a indiqué que la
plus-value du commerce de carburant dépasse de loin celle des autres produits,
estimée à une moyenne annuelle de 44 millions de dinars.
Résultats des enquêtes de terrain à la frontière algérienne
En ce qui concerne la frontière algérienne, les enquêtes de terrain ont montré
que le principal produit de commerce illégal demeure le carburant.
Selon les interviews de la BM, 3000 camionnettes Franchissent la frontière
tuniso-algérienne, chaque jour, dont 60% d'entre elles sont chargées de
carburant et de Mazout.
L'étude fait état, dans ce cadre, d'écarts des prix concernent, notamment, les
produits alimentaires (fromages, café torréfié, thé, jus, boisson gazeuse), les
boissons alcoolisées (liqueur, Vodka...), les carburants (Essence, Mazout), le
fer rond à béton, les électroménagers (TV LCD 32, climatiseur) et le tabac,
dans la mesure ou le prix d'un paquet de cigarettes étrangères est vendu en
Tunisie à 4,95 dinars alors qu'on peut l'acheter en Algérie à seulement 1
dinar.
Pour les carburants, le litre d'Essence est vendu à 1,57 dinar en Tunisie
contre 0,23 dinar en Libye et le litre de Mazout coûte 1,17 dinars en Tunisie
contre 0,2 dinars en Algérie.
S'agissant du profil des praticiens du commerce transfrontalier, l'étude a
montré que 47% de ces personnes exerçant à la frontière libyenne sont des
ouvriers Journaliers.
Un pourcentage de 55% de la population interrogée a formulé le souhait
d'abandonner cette activité exercée actuellement.
Pour ce qui est de la frontière tuniso-algérienne, 56% des personnes exerçant
ce type de commerce (commerce parallèle) se considèrent comme commerçants et
31% se disent ouvriers journaliers. Ainsi, 50% des personnes interrogées sur le
futur de leur métier, souhaitent continuer leur activité commerciale et
revendiquent une amélioration des conditions d'échange commercial entre les
deux pays, alors que 20% espèrent changer de métiers.
Source: TAP
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