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Le nombre de chômeurs dans le monde continue d'augmenter
Internationale - Économie 29.01.2014
La reprise est là dans un certain nombre de pays au niveau mondial - souvent encore faible - mais elle ne se traduit pas dans les chiffres de l'emploi. C'est le constat que tire l'Organisation Internationale du Travail (OIT) dans son rapport sur les « Tendances mondiales de l'emploi 2014 », présenté à Genève lundi 20 janvier. La « faible reprise économique n'a pas suscité d'amélioration sur les marchés du travail mondiaux », s'inquiètent les auteurs du document.
Le chômage, au niveau mondial,
a presque atteint les 202 millions de personnes en 2013, soit une hausse de
près de cinq millions de chômeurs par rapport à l'année précédente. Et les
perspectives ne sont pas bonnes : de 206 millions en 2014, le nombre de
sans emploi pourrait bondir à
plus de 215 millions en 2018.
Cette croissance du chômage dans les prochaines années devrait, selon l'OIT,être plus forte en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud – ces deux régions représenteraient à elles seules près de la moitié des nouveaux demandeurs d'emplois – et, dans une moindre mesure, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Europe centrale.
AFFLUX
DE PROFITS ET DE LIQUIDITÉS
A deux jours de l'ouverture du Forum mondial, qui se tiendra du 22 au 25 janvier à Davos, en Suisse, l'OIT met en garde les responsables économiques de la planète. « Les entreprises ont préféré préserver leur trésorerie ou racheter leurs propres actions plutôt que d'investir dans les capacités de production ou la création d'emplois », a souligné Guy Ryder, le directeur général de l'organisation mondiale qui regroupe les représentants des gouvernements, du patronat et des syndicats de 185 Etats.
Selon lui, « l'afflux grandissant de profits et de liquidités sur les marchés boursiers plutôt que dans l'économie réelle n'augmente pas seulement le risque de bulles boursière et immobilière mais compromet aussi les perspectives d'emplois à long terme ».
Cette absence de création
d'emplois ne permet pas d'absorber les
nouveaux entrants sur le marché du travail, notamment les jeunes. En 2013, 74,5
millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans étaient au chômage. Leur taux de
chômage, 13,1 %, est trois fois supérieur à celui des adultes.
C'est en Afrique du Nord et au Moyen-Orient que ce phénomène est le plus grave, avec un taux de chômage autour de 29 % estimé pour la période 2014-2018.
AGGRAVATION
DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE
Le nombre des « NEET » - pour
ni en emploi ni à l'école ni en formation - a progressé
fortement dans la plupart des pays, tout particulièrement dans les pays
d'Europe du Sud - Grèce, Espagne, Italie, mais aussi en Irlande.
Dans les cinq ans à venir, 200 millions d'emplois supplémentaires pourraient être créés. Mais ce chiffre serait largement insuffisant pour Raymond Torres, directeur de l'Institut international des études sociales de l'OIT. Ce dernier estime qu'« il faudrait créer chaque année au moins 43 millions d'emplois pour absorber les arrivées sur le marché du travail ».
Mais pour l'organisation
internationale, le problème ne se limite pas au chômage grandissant. La durée
du chômage s'est allongée, doublant même par rapport à la situation d'avant la
crise, dans nombre d'économies avancées.
« De plus en plus, ces travailleurs potentiels sont découragés et se tiennent à l'écart du marché du travail, ce qui entraîne une détérioration, voire une obsolescence de leurs compétences et une aggravation du chômage de longue durée », explique Ekkehard Ernst, qui dirige l'unité des tendances de l'emploi à l'OIT.
PLUS DE
PRÉCARITÉ
La qualité des emplois
existants s'est elle aussi considérablement dégradée. L'emploi pré caire, comme le secteur
informel, représente près d'un poste de travail sur deux dans le monde.
En Asie du Sud et en Asie du Sud-Est, le travail informel représente 90 % de l'emploi total. La conséquence directe est le maintien à un niveau élevé du nombre de travailleurs pauvres.
« 839
millions de travailleurs gagnent moins de deux dollars par jour »,
indiquent les auteurs du rapport. Soit plus d'un quart de l'emploi total (26,7
%).
Pour l'OIT, la situation est porteuse de crise sociale importante. « Si nous n'agissons pas, si nous ne réussissons pas à enrayer la crise de l'emploi des jeunes, le chômage de longue durée, le découragement et autres graves problèmes liés au marché du travail, nous anéantirons tout espoir d'une croissance durable et sèmerons les graines d'une nouvelle vague de troubles sociaux, peut-être plus profonds », lance M. Ryder, à la veille de Davos.
ACCROÎTRE
LES DÉPENSES DE FORMATION
Pour les responsables de
l'OIT, il faut renoncer aux
politiques qui, en s'attachant àréduire drastiquement
les dettes publiques des Etats, aggravent la situation des populations.
« Cela
signifie de remédier au
déclin de la part de croissance économique allouée aux travailleurs, à la
stagnation des salaires et au chômage élevé qui pèsent sur les dépenses des
ménages », explique M. Ryder.
Alors que 23 millions de
personnes auraient abandonné le marché du travail, en raison de leur
découragement, il faut adopter des
politiques de formation et d'incitation plus audacieuses, prône l'OIT.
Dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), moins de 0,6 % du produit intérieur brut (PIB) a été dépensé pour ce type de mesures en 2011.
« Les estimations montrent qu'en portant ces dépenses à 1,2 % du PIB, ce sont 3,9 millions d'emplois supplémentaires qui pourraient être créés dans les économies développées et dans la région de l'Union européenne », indique l'OIT.
Source: Le Monde
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